En avril dernier, de nombreux pêcheurs artisanaux ont été victimes d’éruptions cutanées, avec des brûlures et deuxième et de troisième degré. Quelques mois plus tard, qu’en est-il de leur situation et de l’évolution de la procédure judiciaire qui avait été annoncée par les autorités ?
Le responsable de la communication de la Fédération nationale de la pêche artisanale de Guinée a évoqué ces questions chez nos confrères de Radio Espace, ce mercredi 09 août 2023. Parlant de la situation des victimes, Fodé Idrissa Kallo a fait savoir qu’ils ont recouvré leur santé, mais la plupart n’ont pas encore repris le travail pour diverses raisons.
« Ces pêcheurs-là, il y en a aujourd’hui qui ne partent plus en mer, il y a d’autres qui se sont complètement éloignés de la pêche. Il faut comprendre qu’ils sont plus de cinq cent (500) personnes. Parce que selon les statistiques que je détenais, c’est plus de huit cent (800) et quelques pêcheurs qui ont été recensés. Et sur les huit cent, il faut comprendre aussi qu’il y en a qui ne sont même pas allés à l’hôpital par peur, je parle de ceux qui sont partis à l’hôpital. Donc, quand vous prenez tous ces pêcheurs-là, ça a impacté négativement le secteur de la pêche. Il y en a parmi eux, leurs embarcations ne travaillent plus faute de moyens, d’autres par peur, cette psychose est en train de jouer sur ces pêcheurs artisans », a-t-il regretté.
Après la découverte de cette maladie mystérieuse, les victimes ont été prises en charge gratuitement à l’hôpital national Donka. Et l’enquête menée par la suite a révélé que ce sont des produits chimiques déversés en haute mer qui ont provoqué ces éruptions cutanées. Le rapport a mis en cause cinq navires, mais le secrétaire chargé des affaires extérieures, de la communication et de l’information de la Fédération nationale de la pêche artisanale de Guinée déplore le silence du gouvernement sur ce sujet.
« Le rapport a été mis à la disposition de qui de droit. Je pense bien c’était à l’autorité maintenant de se prononcer là-dessus ou de communiquer sur ces cinq navires suspects. Il faudrait comprendre qu’il y a plus d’une trentaine de navires miniers qui ont opéré dans la même zone, qui ont effectué les mêmes déversements de ces produits chimiques. Donc, si ça a commencé par ces cinq navires, vous devez comprendre qu’il y a une trentaine de navires qui ont opéré dans cette zone. À partir du 16 mars jusqu’au 30 avril (2023), il y en a qui ont continué à opéré dans cette zone », a-t-il fait savoir.
En ce qui concerne la procédure judiciaire qui avait été annoncée par le ministre de la Justice et des droits de l’homme, il indique que les pêcheurs n’ont aucune information à ce niveau. « Nous n’avons pas du tout d’informations sur la procédure judiciaire qui est entamée. Donc, nous on se dit que pour le moment rien n’a été engagé malgré que le ministre (de la justice) a donné injonction au procureur général. Et même si on engageait quelque chose, il y a des étapes qu’on a dû ignorer et qui sont très importantes dans une procédure judiciaire », a dit Idrissa Kallo.
Mamadou Macka Diallo
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