Juste après l’ouverture de l’audience du jour au tribunal de première instance de Dixinn délocalisé dans l’enceinte de la Cour d’appel de Conakry, les avocats de la défense ont demandé la parole.
Maître Antoine Pépé Lamah, un des avocats de Moussa Dadis Camara, chef de la junte au pouvoir en 2009, a déclaré que son client se sent en « danger car il est détenu au même endroit que Toumba Diakité qui a attenté à sa vie en 2009 ». L’avocat a par conséquent sollicité du président du tribunal d’ordonner la mise en liberté de son client « pour qu’il puisse rester à son domicile de Lambanyi ou préparer une résidence surveillée pour lui parce que sa vie en dépend « .
Alghassimou Diallo, procureur de la République près le tribunal de première instance de Dixinn, s’est opposé à cette sollicitation. Il a demandé au président du tribunal « de rejeter purement et simplement cette demande de la défense » en précisant que » Dadis et cinq de ses coaccusés se sont constitués prisonniers et le seul lieu de détention c’est la maison d’arrêt de Conakry « .
« Dadis n’est pas le seul accusé qui a été renvoyé par devant votre cour. L’équité, l’égalité, voudraient qu’ils soient placés sous les mêmes conditions. Il y avait une volonté de se soustraire de la justice guinéenne. Leurs avocats étaient d’accord qu’ils se constituent prisonniers mais c’est sur la manière qu’il y a eu divergences entre nous. Ils (les avocats de la défense) voulaient que leurs clients se rendent à la maison centrale dans leurs véhicules personnels alors que depuis le 25 septembre, certaines victimes venaient à la Cour d’appel, au TPI de Dixinn ou au ministère de la Justice pour avoir des informations relatives au procès. Ils (les accusés) risquaient d’être pris à partie et ce n’est pas ce qu’on allait dire ici aujourd’hui. Nous avons donc œuvré pour qu’ils se constituent prisonniers et c’est ce qu’ils ont fait « , a expliqué le procureur de la République près le TPI de Dixinn.
Diop Ramatoulaye
666-75-16-10