L’ancien parti au pouvoir, le RPG Arc-en-ciel a tenu son assemblée générale hebdomadaire de ce samedi 17mai 2023. La détention prolongée de ses responsables à la prison civile de Conakry de Conakry était le principal sujet à l’ordre du jour.
Portant la voix de sa formation politique, Lansana Komara, secrétaire administratif du RPG Arc-en-ciel a dit que leurs camarades sont détenus depuis 14 mois à la maison centrale sans la moindre preuve.
« À chaque fois, c’est le Procureur spécial qui interjete appel. Si nous prenons le cas de Dr Ibrahima Kassory Fofana, ancien premier ministre, il est inculpé et placé en détention à la maison centrale depuis le 06 avril 2022 par un mandat délivré par le Procureur spécial près la Cour de répression des infractions économiques et financières (CRIEF). Après plusieurs mois d’enquêtes, les juges en charge du dossier ont jugé nécessaire de libérer Dr Kassory.
En principe, actuellement, il devrait être libre. Vous avez entendu parler qu’il était propriétaire d’une banque, de Plaza Diamant, vous avez entendu parler des 46 millions de dollars de la Mamri. Tout ça, c’est balayé, c’est fini. Maintenant, on parle de 15 milliards au niveau de la Mamri. Il semble qu’après des vérifications, à la banque, il n’y a pas 15 milliards. Est-ce qu’on peut détourner un montant qui n’existe pas?
Donc, jusqu’au jour d’aujourd’hui, Kassory est gravement malade. Normalement, la loi dit qu’un malade ne peut pas croupir en prison. Il faut lui venir au secours. Cela fait partie du respect des droits de l’homme. Se soigner aussi fait partie du respect des droits de l’homme« , a-t-il entamé.
Le cas Damaro, ancien président de l’Assemblée nationale
« Si vous prenez le cas de l’honorable Damaro Camara qui a été emprisonné à la maison centrale le 27 avril 2022, malgré tout, le Procureur a maintenu et continue d’interjeter appel. Cela veut dire que tous ces gens-là sont en liberté au regard du droit. Mais du fait que le Procureur ne veut pas qu’ils soient en liberté, ils sont incarcérés à la maison centrale. Amadou Damaro Camara a un problème de coeur, nous demandons qu’il soit libéré« .
Abordant le dossier Dr Mohamed Diané, ancien ministre de la défense nationale, Lansana Komara cite l’article 312 du code de procédure pénale.
« Docteur Mohamed Diané est inculpé depuis le 06 avril 2022, le Procureur a toujours relevé appel. Nonobstant le recours du procureur spécial, la chambre spécial du contrôle de l’instruction a confirmé toutes les décisions de libération. Malheureusement, le Procureur spécial a refusé sa libération. Nous ne sommes pas des juges mais l’article 312 du code de procédure pénale prévoit que lorsque la décision du juge d’instruction ordonnant la mise en liberté est confirmée par la chambre de contrôle de l’instruction, l’ordonnance de mise en liberté sort son plein et entier effet. Mais c’est sans compter qu’il y a un truc politique derrière tout ça », a indiqué l’ancien ministre de l’enseignement technique et de la formation professionnelle.
Aux dires du secrétaire administratif du RPG Arc-en-ciel le procès dans le dossier Oyé Guilavogui est ridicule et parfois pitoyable.
« Vous avez le cas Oyé Guilavogui. Vous avez tous suivi son procès. Parfois c’est pitoyable et des fois c’est ridicule. On parle de 50 millions de dollars détournés mais les chinois disent qu’ils n’ont rien donné. Le chinois est sorti publiquement dire qu’il n’a rien donné. Donc, Oyé n’a rien reçu. On a laissé ça de côté, maintenant, ce sont les anciens travailleurs de la SOTELGUI qu’on appelle pour leur drmander des choses qui n’ont rien à voir avec le procès. C’est pourquoi je dis que c’est ridicule et pitoyable. Tout ça veut dire que nous allons vers un justice à deux vitesses. Une chose qui est dangereuse pour notre république« , a-t-il poursuivi.
Avant de terminer, il demande aux autorités actuelles de tout mettre en oeuvre pour que leurs camarades en prison soient libérés et qu’ils aillent se faire soigner dans le pays de leur choix.
Selon ses dires, ceci fait partie du respect des droits de l’homme. « Ce sont des cadres qui ont servi ce pays, donc, ils ne vont pas fuir la justice. S’ils voulaient fuir, ça serait fait depuis longtemps. Ils ont accepté d’être jugés mais vous voyez d’allure du jugement. Nous voulons une Guinée de Paix mais ça ne sert à rien de garder des gens en prison sans preuves. C’est du jamais vu en Guinée », a-t-il renchéri.
La patience a des limites
« Nous ne voulons pas une répétition du cas de notre regretté Lounceny Camara décédé en détention. Nous sommes un parti de Paix, de Cohésion, nous tendons la main à tous les guinéens mais la patience a des limites. À l’allure où nous allons, la direction nationale du parti ne pourra plus maitriser sa base tellement que le degré de l’injustice est élevée. Donc, à bon entendeur salut« .
Mamadou Aliou Barry pour guinee114.com
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