La nomination de Dansa Kourouma, président du Conseil national des organisations de la Société civile (Cnosc) comme membre du conseil d’administration de l’AGEROUTE, fait grincer des dents jusqu’au sein de son organisation. Alors que certains parlent d’incompatibilité et demandent sa démission, on lui reprochent de s’être auto-désigné. Qu’en est-il en réalité ?
A l’issue d’informations glanées çà et là, nous sommes parvenus à deux conclusions. Primo, comme à ses habitudes dit-on, Dansa n’aurait pas eu besoin de l’avis favorable de ses camarades membres du bureau du CNOSC pour envoyer son nom à l’effet d’être nommé comme représentant de la société civile au sein du conseil d’administration de cette grande agence gouvernementale. Des membres de son bureau nous l’ont confirmé.
Secundo, à propos de la prétendue incompatibilité entre son poste de président du CNOSC et son nouveau statut de bénéficiaire d’un décret présidentiel, des sources soutiennent que c’est si et seulement si le décret nomme un responsable du CNOSC à un poste politique ou administratif, que l’intéressé perd son poste au sein de la faitière. Ce principe serait adopté lors d’un congrès aux débuts de la mandature de l’actuelle équipe dirigeante du CNOSC, en 2014.
«On l’avait fait parce qu’il se disait que le CNOSC était devenu un tremplin pour certains afin d’accéder à des postes et on voulait mettre fin à cette appréhension», nous dit une source interne. Mais c’est uniquement pour les postes administratifs ou politiques, insiste notre source qui ajoute que la désignation de membres du CNOSC dans des organes où des sièges sont accordés à la société civile, n’entrave pas à ce principe. Le Conseil économique et social, l’ITIE-Guinée et beaucoup d’autres structures publiques ont en leur sein des représentants de la société civile.
Dansa attendu au tournant !
Comme par coïncidence, c’est le jour même du passage du décret de la nomination de Dansa Kourouma que le Premier ministre a demandé aux parties prenantes de designer leurs représentants pour la composition du cadre permanant de dialogue politique et social. Des places pour deux représentants et deux suppléants sont accordées à la société civile. Dansa Kourouma va-t-il s’auto-désigner là aussi ? Beaucoup pourraient l’attendre à ce tournant dans son entourage.
Je ne commente rien de Dansa, c’est lui donner du poids
Preuve qu’il est demeure encore un acteur de la société civile dénué de crédibilité aux yeux d’une bonne partie de l’opinion qui ne lui fait pas de cadeaux notamment sur les réseaux sociaux, et que ce décret apparait embarrassant, Dansa Kourouma a fait déjà deux publications sur Facebook qui sonnent comme pour justifier sa nomination «gracieuse» par Alpha Condé.
Dans les milieux de l’opposition politique, où on lui reproche de partialité en faveur du pouvoir et de manque d’intégrité, beaucoup ne souhaitent même plus parler de Dansa Kourouma. Un proche de Cellou Dalein Diallo, contacté par notre rédaction après ce décret, nous répond sèchement: «Je ne commente rien de Dansa. C’est lui donner beaucoup d’importance».
[irp posts= »17189″ name= »Ouverture du congrès de l’Union postale universelle à Abidjan: la Guinée réaffirme son leadership »]
Thierno Amadou M’Bonet Camara (Rescapé N°4)
622 10 43 78