L’Etat n’est, certes, pas le seul possesseur de la vérité, de l’exactitude, de l’authenticité dans un régime qui cherche encore à dompter sa forme de gouvernance, ni l’opposition, encore moins les mouvements citoyens. Ils contribuent cependant tous à faire bouger les lignes et à produire des sens. Chaque guinéen doit se persuader de la proscription des temps dictatoriaux, des pouvoirs autocratiques, des coups d’Etat constitutionnels et des transitions interminables dans cette Guinée qui se réinvente au gré des mutations des sociétés.
Que faut-il à nos gouvernants pour qu’ils cessent d’appréhender toutes critiques comme un affront qui met en péril leur pouvoir ? Pour qu’ils ne fassent pas recours à la coercition pour monopoliser l’exercice de la séparation du pouvoir, afin de dynamiter les voies contestataires dans une démarche despotique par des arrestations Manu militari, des kidnappings et des disparitions tous azimuts.
La Guinée actuelle a pourtant besoin des élites à la fois audacieuses et placides qui sachent consciemment que la politique est une vocation pour pallier les questions sociétales. Permettant ainsi à la génération récemment sollicitée de se prévaloir de leur intégrité, sans avidité et de leur intellectualité pour mener à bien cette transition à terme.
Avec l’ensemble des acteurs politiques, les mouvements de la société civile et les activistes qui veillent et interpellent les élites dans cette période d’exception pour aboutir à des perspectives qui seront le salut de celles et ceux qui auront loyalement servi le pays selon la charte de la transition. Sans prétendre ou correspondre à des attentes malsaines.
Il serait probant que les institutions guinéennes soient solides pour ne pas permettre à ses héros d’épouser la culture coercitive, une fois à la magistrature suprême dont le projet politique ultime est de diviser pour mieux régner.
L’une des grandes inquiétudes de notre génération, c’est comment dissuader les personnages politiques qui sont au sommet de leur puissance à ne pas user de leur pouvoir pour changer les règles institutionnelles dans le seul but de gouverner dans l’autarcie et se faire remplacer par l’un de leurs.
Il faut impérativement à la Guinée un renouvellement politique par le jeu démocratique, par le respect de sa charte, de sa constitution, de ses règlements, par le civisme des citoyens, par le respect de l’alternance et par l’approche de l’argumentation des débats politiques.
Parce que la démocratie promet des possibles qui sont gage de stabilité, de se construire, d’avoir une certaine courtoisie politique, de respecter les autres qui vous critiquent, tout comme de célébrer les autres qui font avancer les causes communes, même s’ils ne sont de votre bord politique, de votre ethnie, de votre région ou de votre religion.
Par Tidiane Diallo
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