Pour mieux expliquer aux Guinéens la signification de son slogan « gouverner autrement « , le président Alpha Condé s’est adressé à ses compatriotes samedi dernier. Dans un discours de plus de quinze minutes, il a tenté d’expliquer ce qui va caractériser désormais sa gouvernance. En conférence de presse ce lundi, Aliou Bah, président de l’organe provisoire du Model, a dit ce qu’il en pense même si, selon lui, « il est très difficile d’analyser un discours qui n’est pas conçu par conviction ».
« Vous savez ce que je pense d’Alpha Condé et de sa gouvernance ? Ce que j’ai écouté ce sont de gros mots qu’on trouve dans tous les discours. On fait du copier-coller, on fait lire à un octogénaire. Chacun de nous peut le faire, c’est un exercice très facile. Il semble qu’autour de lui ( président Alpha Condé Ndlr) il y a des gens assez bien préparés à ça. Je ne vois aucune conviction, je ne vois aucun rapport avec la réalité. Mais puisque c’est habituel et très souvent, il n’y a ni pertinence ni urgence à analyser ce qu’Alpha Condé dit et fait parce que de toutes les façons la finalité est la même. On peut toujours dire Dieu merci qu’il a été président, autrement, on nous aurait fait croire qu’on a perdu la meilleure chance de développement de notre pays parce que s’il n’avait pas pu avoir le pouvoir, on nous aurait vendu que ç’aurait été la meilleure chance pour le développement de la Guinée. Au moins, il est là, l’histoire jugera ce qu’il a été et nous savons ce qu’il vaut en tant que président parce que nous vivons tous les réalités », a expliqué le président de l’organe provisoire du Model.
Selon cet opposant au régime en place, le pouvoir de Alpha Condé manque de bilan. « Un pouvoir sérieux ne défend même pas son bilan parce que chacun sent le bilan du pouvoir, là où il est. On sent le bilan par sa poche, par la facilité qu’on a à se déplacer d’un point A à un point B, par la qualité de la justice, par la qualité du système éducatif, le fait d’aller bien se soigner, d’arrêter de nous exporter pour se soigner. Puisqu’il n’y a pas de bilan, ils vont continuer à manipuler ceux qui sont manipulables, heureusement que la majorité de l’opinion publique a compris, à nous vendre des discours creux. Il n’aurait pas besoin d’avoir quatre minutes pour nous dire ce que lui-même ne pense pas », a lancé le jeune opposant.
Diop Ramatoulaye
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