Disparus enfouis dans des fosses communes: la partie civile demande une expertise du cimetière de Faban 

L’interrogatoire du Colonel Blaise Goumou, ancien membre des services spéciaux et de l’anti-drogue se poursuit au tribunal de première instance de Dixinn délocalisé à la Cour d’appel de Conakry dans le cadre du procès des douloureux événements du 28 septembre 2009.

Au compte de l’audience de ce mardi 31 janvier 2023, l’accusé répond aux questions des avocats de la partie civile. Après maître Alpha Amadou DS Bah, la parole est revenue à son confrère maître Thierno Amadou Oury Diallo. Ce dernier s’est accentué sur les corps des victimes et les fosses communes dont on a tant parlé dans ce procès.

Avocat: Mon colonel, est-ce que vous êtes informés que les corps disparus qui étaient dans des camions au domicile de feu Général Lansana Conté, paix à son âme, ont été emballés dans des bâches, enfouis dans le cimetière de Faban ? Est-ce que vous étiez informés de cela ?

Blaise Goumou: Je n’ai pas été informé. Je l’ai dit la semaine dernière.

Depuis 13 ans, vous n’êtes pas informés ? insiste l’avocat.

« Je n’étais pas informé monsieur le président… » rétorque l’accusé.

À la suite de cet interrogatoire, maître Thierno Amadou Oury Diallo a demandé au tribunal, une expertise au cimetière de Faban.

« Monsieur le président, je demande une expertise du cimetière de Faban pour l’exhumation des corps par des spécialistes afin de retrouver les fosses communes », a t-il déclaré.

Cette autre demande est intervenue après celle faite par le même avocat concernant la comparution de tous les membres du gouvernement CNDD.

Selon les conclusions du rapport d’enquête international, les événements du 28 septembre 2009 ont causé la mort de 157 personnes. Parmi elles, seulement 57 corps ont été rendus à leurs familles respectives à la mosquée Fayçal quelques semaines après les évènements. Les autres auraient été emballés dans des bâches, transportés nuitamment par des camions et enfuis dans des fosses communes au cimetière de Faban, dans la commune de Matoto. Mais pour l’heure, tous les accusés qui sont passés à la barre ont nié l’existence de ces fausses communes. Personne parmi eux n’a eu le courage de dire où se trouvent les fausses communes.

Diop Ramatoulaye

666-75-16-10

 

 

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