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Dossier du 28 septembre 2009: voici ce que Saïkou Yaya Barry (UFR) souhaite maintenant

Ces derniers jours, il y a eu des nouveautés sur le dossier des massacres du 28 septembre 2009 qui ont fait une centaine de morts. Au cours du conseil des ministres jeudi dernier, il a été recommandé au ministre de la justice et des droits de l’homme d’entreprendre la formation des magistrats et de relancer le comité de pilotage pour que l’ensemble du processus soit prêt au meilleur délai. Saïkou Yaya Barry secrétaire exécutif de l’union des forces républicaines (UFR), l’une des victimes de ces évènements douloureux qu’on a contacté ce samedi souhaite que le gouvernement se dessaisisse du dossier au profit de la CPI.

 
 
« Ecoutez! On ne peut pas tenir assez de rigueur à la junte. Moi je pense que ce n’est pas une des priorités fortes de la transition mais il est important que la CPI s’implique réellement pour que les victimes rentrent dans leur droit. Nous savons que c’est le fait qu’il n’y a pas eu ce jugement, il n’y a pas de volonté politique pendant 12 ans. Les douze (12) dernières années Alpha Condé ne s’est pas attelé à aider les Guinéens à avoir leur droit par rapport au 28 septembre. Et c’est ce qui a amené ce que nous avons vécu tout dernièrement. L’impunité a causé pendant des manifestations où on a enregistré plus de 300 à 400 morts encore de plus par un certain nombre de forces de défense et de sécurité. Cela dit, l’implication de la CPI, le gouvernement s’activant à aider à ce que justice soit faite est quelque chose de très appréciable. Mais au regard de ce que nous constatons, beaucoup de choses ne sont pas faites. Et que le délai fait par la CPI ne peut pas être suffisamment respecté parce qu’on parle de trois (3) mois. Nous avons un chantier qui est loin de finir. Parce qu’il ne faut pas voir l’architecture seulement, la structure montée, Il y a beaucoup de choses à mettre dedans c’est la finition qui pose problème. Et finir ça en 3 mois, je ne pense pas que c’est possible. 
 
La deuxième chose, la formation des juges par rapport à cette activité ne peut pas se faire en moins de 3 mois. Donc, je veux dire qu’il serait important que le gouvernement cède ce dossier à la CPI afin de s’atteler aux problèmes que nous avons à l’interne. Parce que nous avons des enquêtes à mener par rapport à tous ceux qui sont morts pendant la gestion de Alpha Condé » a suggéré Saïkou Yaya Barry secrétaire exécutif de l’UFR.
 
 
Contrairement à certains activistes qui pensent que ce serait un gâchis si la Guinée se dessaisit de ce dossier au profit de la CPI, l’ancien député de l’UFR veut que ces nouvelles autorités « cèdent » le dossier à la CPI afin de s’atteler aux problèmes internes du pays.
 
« Ce n’est pas un gâchis, c’est une continuité. S’il y a eu des enquêtes préliminaires, il y a des dossiers bouclés à un certain niveau c’est de passer le dossier. Parce qu’aujourd’hui nous sommes avec la junte, nous n’avons pas le ministre qui était là avant. Il y avait Cheick Sakho qui était là avant après il y a eu d’autres ministres. Ça ne veut pas dire que c’est un gâchis on  peut continuer parce que c’est un document technique qui a été fait et qui permettait d’identifier certains présumés coupables de ces atrocités que nous avons vécu en Guinée. Je me dis arrêtons de penser que c’est un procès d’individus, c’est un problème de système. Et si nous pouvons arriver à boucler ce dossier et le passer à la CPI, ce sont des experts et qui sont habitués à gérer ces genres de dossiers ça nous évite d’abord de penser à une formation qui va prendre du temps et on peut toujours continuer à former nos juges qui servirait aux enquêtes de ceux qui sont morts de 2010 à maintenant », a-t-il mentionné.
 
Mamadou Macka Diallo
666 660 366 

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