Dossier Kaporo-rail, Kipé2 et Dimesse : l’avocat des déguerpis fait le point et annonce de nouvelles actions

Le Collectif des victimes du déguerpissement de Kaporo-rails, Kipé 2 et Dimesse de 2019 et leur avocat étaient devant la presse le samedi, 27 mars 2021, pour faire le point de l’évolution du dossier au niveau de la Cour de justice de la CEDEAO.

Bloquée en raison de la crise sanitaire en cours, l’avocat Maître Alpha Yaya Dramé a fait savoir que la procédure se déroule bien mais qu’ils attendent « le transport judiciaire de la cour de justice de la CEDEAO » pour venir constater les faits. « Nous attendons le transport judiciaire de la cour de justice de la CEDEAO. Nous n’attendons que l’audience des débats au fond entre l’avocat des victimes et celui de l’État. Et chacun va démontrer celui qui a raison… L’intervention et le témoignage du service d’archives coloniales françaises qui confirmera que l’État français n’a jamais été propriétaire de Kaporo-rail, de Kipé2 ou de Dimesse. Il y a une liste exhaustive de tous les biens que le colon, l’État Français après l’indépendance a transféré à l’État guinéen. C’est une preuve qu’on ne peut pas fabriquer. Et ensuite après les indépendances, c’est-à-dire en 1958, il y a des gens qui habitaient là. Maintenant comment ces gens ont-ils perdu leurs droits de propriété ? Comment les biens qui se trouvaient dans cette zone là sont sortis du patrimoine des propriétaires primo occupants pour rentrer dans le patrimoine de l’État ?  Voilà la question essentielle à laquelle, à un moment donné, que l’État guinéen devra répondre », à insisté l’avocat des victimes inscrit aux barreaux de Guinée et de Lille (France).

Alors qu’ils sont loin de remporter la bataille judiciaire déclenchée contre l’État guinéen auprès de la cour de justice de la CEDEAO, l’avocat du collectif des déguerpis de Kaporo-rail, Kipé2 et Dimesse nourrit l’ambition d’engager une autre procédure judiciaire contre certaines sociétés et notamment l’Ambassade de Turquie en Guinée pour lesquelles l’État guinéen aurait cédé certaines parcelles de la zone directionnelle de Koloma. « Pour la Turquie s’il s’avère que c’est vrai, nous pourrions fatalement saisir la Cour Européenne des droits de l’homme parce-que la Turquie est partie à la convention européenne des droits de l’homme afin qu’elle ordonne la suspension éventuelle de l’achat et de l’occupation parce qu’il y a eu procédure contentieuse contre l’État guinéen. C’est-à-dire c’est un terrain litigieux… », annoncé Maître Alpha Yaya Dramé.

 

Mamadou KOUYATÉ

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