La Société Civile à travers sa diversité incarnée dans les Forces Sociales de Guinée, en plus de son engagement humanitaire, sa solidarité aux victimes et sa reconnaissance pour tous les efforts consentis dans la gestion de la crise relative à l’incendie survenu au Dépôt Central des Hydrocarbures de Guinée, reste très attachée au droit à la vérité sur les causes de ce drame inédit et à la réparation pour ses différentes catégories de victimes.
Ainsi, les Forces Sociales de Guinée se réjouissent, de la prise en compte de certaines de leurs propositions par l’Etat et ses partenaires dans la gestion à court termes de la crise. Par la même occasion, la société civile note avec intérêt une certaine maitrise du sinistre par la circonscription de l’incendie avec l’appui des pays amis et partenaires au comité de crise mis en place à cet effet.
De même, elle salue et encourage d’avantage l’attention solidaire apportée aux sinistrés et à l’Etat à travers des assistances humanitaires, sanitaires, alimentaires, financières, logistiques et psychologiques par les différents acteurs du pays, les pays voisins et les partenaires au développement.
Cependant, les Forces Sociales de Guinée regrettent et dénoncent avec vigueur les conclusions hâtives et tendancieuses faites sur les causes du drame par le Ministre porte-parole du gouvernement et la Direction de Communication et de l’Information (DCI) de la Présidence, pendant que des enquêtes sont annoncées.
Cette attitude prétentieuse et méprisante de la séparation du pouvoir de la part de ces autorités de Transition, reste préoccupante pour la société civile, avec un silence absolu et coupable du Président de la Transition, Président de l’organe d’orientation et de décision de la Transition (CNRD), qui a fait son adresse à la nation des jours après l’évènement, sans placer un seul mot sur sa volonté de contribuer à faire la lumière sur cette tragédie.
En conséquence, les Forces Sociales de Guinée, engagées sans réserve par les moyens légaux à l’établissement de la vérité sur les origines du drame et la réparation de tous les préjudices :
- Regrettent le silence intolérable des multinationales ou compagnies actionnaires du dépôt et co-responsables de sa gestion, alors que des défaillances de gestion sont indexées comme causes par le porte-parole du gouvernement et la Direction de Communication et de l’Information (DCI) de la Présidence ;
- Interpellent, ainsi, lesdits actionnaires de la Société Guinéenne de Pétrole, pour leur part de responsabilité dans la manifestation de la vérité face à l’ampleur des dégâts avec des pertes en vies humaines et des disparitions au nombre inconnu, sans compter les conséquences écologiques et sanitaires. Toutefois, la Société Civile se réserve le droit à se constituer partie civile devant les tribunaux pour la manifestation de la vérité et la réparation des préjudices ;
- Demandent la mise en place d’une commission d’enquête internationale pour déterminer de façon indépendante les causes du drame face à sa complexité et à une certaine conclusion hâtive de la part de l’Exécutif aux affaires du pays sous le silence complice des actionnaires de la Société Guinéenne de Pétrole ;
- Réaffirment leur appel au rétablissement sans délais du droit des Guinéens à l’information par l’accès à l’internet et aux média privés qui sont bloqués par les autorités de Transition depuis des semaines de façon arrogante et inopportune.
Enfin, les Forces Sociales de Guinée, invitent l’ensemble des victimes à faire enregistrer de façon indépendante (par voie d’huissier) les pertes et préjudices qu’elles ont subi pour des fins de poursuites et de réparation au moment opportun.
Conakry, le 25/12/2023
La Coordination du FFSG