Les 09 et 10 juin 2022, à la bibliothèque communale de Labé, le Haut-Commissariat des Nations-Unies aux Droits de l’Homme a organisé deux jours de formation pour trente cadres et agents de la chaîne pénitentiaire venus de différents horizons de la Guinée.
Il s’agit d’une formation des formateurs de l’administration pénitentiaire sur les droits de l’Homme et des personnes privées de liberté. «Il y a beaucoup d’agents en charge de l’administration pénitentiaire, des régisseurs, des surveillants, beaucoup de catégories de ces services qui sont venus de partout de la Guinée pour bénéficier de cette formation. Pour nous, cette formation de ces cadres et agents administratifs est d’une importance capitale parce que nous avons un mandat d’accompagner la Guinée pour que les conditions de détention soient conformes aux principes et standards, aux engagements que la République de la Guinée a eu à faire en étant partie aux conventions internationales. Donc avec la formation, les cadres et agents des services pénitentiaires seront mieux outillés pour savoir accommoder leurs pratiques dans les prisons avec les droits des détenus avec l’exigence de rendre le milieu carcéral beaucoup plus humain, de s’assurer que les hommes et les femmes mais aussi les enfants qui sont dans ce cadre-là soient traités de manière humaine», a signifié Madina Athie, représentante adjointe du bureau des Nations-Unies en Guinée.
Pour elle, les Nations-Unies reconnaissent l’engagement du gouvernement guinéen à humaniser les conditions carcérales. Des efforts remarquables qui nécessitent un accompagnement. Et cette formation du personnel de l’administration pénitentiaire intervient justement dans ce cadre. «Nous visons donc à accompagner l’Etat guinéen. Nous avons vu l’engagement qui est celui du ministre de la Justice et des Droit de l’Homme, toutes les visites qu’il a faites dans les prisons et les mesures qui sont en train d’être prises. Nous accompagnons donc cet élan gouvernemental (…) pour faire en sorte que le milieu carcéral soit vraiment plus humain, que les détenus aient accès à la santé, qu’ils aient accès à une alimentation saine, qu’ils puissent aussi avoir accès à l’hygiène», dit-elle.
Après deux jours de travaux, les participants se sont félicités de la qualité des échanges et des connaissances acquises. Dans la foulée, ils se sont «engagés à faire une restitution fidèle» à leurs «collègues». Devant les partenaires, l’autorité préfectorale de Labé et le directeur national de l’administration pénitentiaire, ont plaidé en faveur de «la construction et de la réhabilitation des infrastructures pénitentiaires». Une façon «de nous permettre de faire la séparation catégorielle des détenus… », a lancé un bénéficiaire dans le traditionnel discours des participants.
En réponse, le directeur national de l’administration pénitentiaire a annoncé dans la foulée que des efforts seront déployés pour répondre favorablement aux différentes sollicitations. «Soyez rassurés que vos préoccupations sont les nôtres. Nous les remonterons à l’autorité et nous ferons un plaidoyer pour qu’elles soient prises en compte et des actions urgentes soient prises pour que nous améliorons le fonctionnement du système pénitentiaire», dixit Mamadou Gando Bah. Il a ensuite invité l’ensemble des participants à travailler de manière professionnelle pour humaniser les conditions de détention.
Les partenaires eux, réitèrent leur engagement à soutenir le gouvernement guinéen à chaque fois que cela est nécessaire. «Nous serons toujours disponibles pour rester aux côtés, et de l’administration pénitentiaire et du ministère de la Justice qui est notre point d’entrée au niveau du gouvernement pour que la situation des personnes privées de liberté mais aussi la lutte contre l’impunité puisse porter fruit», a renchéri Firmin Sindaye, officier des droits de l’Homme, chef de l’unité protection des droits de l’Homme en Guinée.
Alpha Oumar DIALLO