Le Premier ministre guinéen, Bah Oury, s’est prononcé ce mercredi 5 mars 2025 sur la situation des droits de l’homme et les disparitions d’acteurs de la société civile, notamment celles de Foniké Mengué et de Billo. Lors d’une conférence de presse, il a reconnu l’impact négatif de ces affaires sur l’image du pays et a insisté sur la nécessité d’un strict respect des procédures judiciaires. « Par rapport à la question des droits de l’homme, c’est un enjeu majeur. Nous regrettons qu’il y ait des situations où des personnes peuvent être considérées comme disparues en République de Guinée. Parce que cela veut dire que nous avons encore du travail », a déclaré Bah Oury.
Concernant les disparitions de Foniké Mengué et de Billo Bah, le Premier ministre a admis que cet événement avait affecté les efforts du gouvernement à l’international. « Ce qui s’est passé depuis juillet 2024 avec la disparition de Foniké Mengué et de Billo, ce n’est pas dans le droit fil des intérêts du gouvernement. […] Qui était pénalisé dans cette affaire ? C’était le gouvernement de la République de Guinée. »
Poursuivant, il a aussi mis en garde contre les conclusions hâtives. « Il ne faut en aucune manière ouvrir une brèche où des actions extrajudiciaires peuvent compromettre le processus de transition actuel ou ternir l’image de la République. […] Nous devons faire preuve de prudence et de sérénité dans les jugements actifs. »
Il a souligné que l’État n’a plus le monopole de la violence et que les accusations de violations des droits humains doivent être minutieusement examinées. « Il faut procéder à des enquêtes approfondies pour situer les responsabilités. »
Le chef du gouvernement a réaffirmé l’engagement des autorités pour le respect des droits humains et la justice. « Le gouvernement de la République de Guinée, le CNRD n’a aucun intérêt à ternir tout ce qui a été fait depuis le 5 septembre 2021. […] La primauté de la loi et de la justice doit être respectée. »
Il a enfin appelé les acteurs politiques à la responsabilité et au respect de l’ordre républicain, insistant sur le fait que les pratiques du passé ne doivent plus avoir cours en 2025.