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Economie: l’acharnement apparent du gouvernement à rendre la vie beaucoup trop chère [Edito]

(Guinée-Economie) Alors que le durcissement des restrictions liées à la contre la propagation du coronavirus notamment, l’entrée en vigueur du couvre-feu à partir de 22 heures, est perçue par certains comme un étouffement de trop, alors que la population ne cesse de se plaindre désespérément de la cherté de la vie, voilà que le gouvernement nous impose une augmentation de plus de 22 pour cent (22, 22%) sur le prix du carburant à la pompe. Comme un acharnement !

A date, seuls ceux qui ont pris la décision en savent l’urgence. Lorsque les anciens Premiers ministres Cellou Dalein et Sidya Touré, allant dans le même sens que l’ancien ministre Ousmane Kaba, ont démystifié certains arguments officiels à propos de la subvention des produits pétroliers, le gouvernement avait donné l’impression de se raviser. Ce qui a suscité un soulagement général.

Un mois après, à la surprise générale, comme s’il fallait quand même augmenter pour augmenter, voilà qu’un arrêté conjoint des ministres du Budget, des Hydrocarbures et des Finances, vient renforcer la conviction de ceux qui accusent le gouvernement avoir une obsession d’aggraver la précarité des Guinéens pour conforter sa trésorerie. Ce n’est pas un rêve ! Le prix du carburant passe d’un seul trait de neuf (9) à onze (11) mille francs guinéens sur l’ensemble du territoire national, soit deux (2) mille francs guinéens de plus.

A partir de ce 04 août, chaque fois qu’un citoyen de niveau moyen passera à la pompe pour prendre dix (10) litres d’essence ou de gasoil, on lui prendra 20 mille francs, (l’équivalant de plus de deux litres avant augmentation),  au nom d’une décision d’un gouvernement qui donne l’impression d’être incapable de trouver ailleurs la possibilité de combler des trous creusés non seulement par la pandémie de coronavirus et la hausse du prix du carburant à l’international, mais aussi et surtout par une gestion économique qui a du mal à cacher ses nombreuses lacunes. Combien de temps encore allons-nous continuer à nous saigner pour réparer dégâts de leurs mauvaises performances économiques ?

Au moins avec un peu plus de transparence, le peuple verrait mieux comment et pourquoi cette décision est prise, ce qui donnerait l’avantage d’avoir son adhésion. Mais l’augmentation du prix du carburant a été habillée dans une parodie digne d’une certaine époque Conté.

Pour tromper l’opinion et faire croire que l’augmentation du prix du carburant n’aura aucun effet sur le transport. Alors que c’est faux, cette augmentation ne peut pas ne pas couter de la quinine à une population dont l’écrasante majorité a déjà du mal à joindre les deux bouts. On attend de voir si la consigne de ce syndicat connivent qui proclame le maintien des prix du transport en leur état malgré l’augmentation du prix du carburant, sera suivie.

Il faut noter que cette consigne a été donnée par le syndicat des transporteurs sous les auspices du président du cadre permanant de dialogue politique et social, alors que la hausse du prix du carburant n’était pas encore officielle. Ce n’est pas étonnant qu’on ait associé Fodé Bangoura à cet exercice. Il a vraiment une expertise à vendre quand il s’agit de mentir au peuple, quand il s’agit de prendre les Guinéens pour des choses et leur imposer des décisions impopulaires de ce genre.

Sur cette question, face à l’échec des partis politiques et de la société civile traditionnelle, la population a la presse à l’œil ! Alors que le mouvement des Gilets jaunes était dans les rues en France, une pancarte dont l’image a fait le tour du monde, portait l’inscription suivante: « Le gouvernement nous pisse dessus, les médias nous disent qu’il pleut ». Intéressant de l’évoquer en Guinée puisque souvent, ici aussi, le gouvernement passe souvent par les médias pour faire imposer la misère aux Guinéens.  En attendant, cette augmentation ramène le débat de la justice sociale dans notre pays.

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A suivre !

Thierno Amadou M’Bonet Camara

622 10 43 78

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