Le président de l’Union des forces démocratiques de Guinée a été, à nouveau, empêché de quitter le pays le mardi, alors qu’il se rendait à Abidjan pour assister aux obsèques du défunt Premier ministre ivoirien Hamed Bakayoko, au nom de l’International libéral dont il est le vice-président.
Invité dans les Grandes Gueules d’Espace FM Guinée ce mercredi, le principal opposant au régime d’Alpha Condé est longuement revenu sur ce qui lui est arrivé à l’aéroport.
« Je pense que c’est un empêchement puisqu’on ne m’a jamais notifié par une décision administrative ou judiciaire que j’étais interdit de sortir du territoire. J’ai pu faire mes formalités, mon passeport a été examiné, j’ai été fouillé comme tout passager et je suis passé parce qu’il n’y avait aucune interdiction là. J’ai trouvé un collaborateur d’Alpha Condé dans l’avion, il a appelé Alpha. Selon des informations, il (Alpha) était en colère. Il a donné des instructions de ne pas me laisser partir. On a fait une heure dans le salon après avoir fait mes formalités et j’étais visible là. Personne ne m’a arrêté, personne ne m’a interpelé. C’est lorsque je suis arrivé dans l’avion au moment où on s’apprêtait à fermer les portes pour le décollage qu’un haut gradé de la police est rentré dans la cabine de pilotage pour dire au Commandant de bord que ça ne puisse pas sortir parce qu’il y une annonce. L’équipage a annoncé que nous avons de soucis avec la Police de frontière, nous pensons terminer ça et puis nous allons décoller. Moi j’ai soupçonné que ça pouvait être moi. Après un membre de l’équipage dit vraiment monsieur Diallo, il s’agit de vous. On nous a notifié qu’on ne peut pas décoller. Aucun policier ne s’est adressé à moi. C‘est l’équipage qui m’a poliment présenté le problème à moi. J’ai estimé que ce n’était pas la peine de retarder tous ces passagers là inutilement. Dès qu’on a dit que l’avion ne peut avoir une autorisation de décollage si moi je suis là-bas, je n’ai pas cru devoir vraiment gêner tout le monde. Je me suis dis que puisque c’est moi qui suis le problème, moi je descends », a expliqué l’ancien Premier ministre.
Mamadou Kouyaté