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Enlèvement et meurtre d’Elhadj Doura : trois Nigérians à la barre

Le procès des auteurs présumés de l’enlèvement et du meurtre de l’opérateur économique Elhadj Abdourahmane Diallo dit Elhadj Doura s’est poursuivi ce lundi, 19 juin 2023, au tribunal de première instance de Dixinn. L’audience du jour a connu la comparution de trois autres accusés, tous des Nigérians. A l’image de leurs prédécesseurs, ils ont tous plaidé non coupables des faits mis à leur charge.

« Je suis là à cause de Tony (un autre accusé), je ne connais rien dans ce dossier ». C’est en ces termes que Stanley Okorom a introduit sa déposition devant le tribunal criminel de Dixinn. L’accusé assure n’avoir jamais participé à l’enlèvement et à la séquestration d’Elhadj Doura, précisant qu’il ne connaît même pas ce dernier. Et lorsque le président du tribunal, Amadou Sy, lui a demandé quand est-ce qu’il a appris que l’opérateur économique a été kidnappé, ce citoyen nigérian a répondu que c’est après son interpellation. «C’est lorsqu’on m’a arrêté et on m’a envoyé à la gendarmerie que je l’ai su», a-t-il assuré.

Calistus Okorom, commerçant de profession, a succédé son compatriote, Stanley Okorom, à la barre. Dans sa déposition, il a tout d’abord nié les faits avant de donner sa version. « Tony est venu chez moi avec des gendarmes à une heure du matin, je dormais. Il était arrêté dehors, il m’appelait. Je ne savais même pas que Tony était avec des gendarmes. Et quand je suis sorti, j’ai constaté qu’il était menotté, je lui ai demandé qu’est-ce qu’il y a? Qu’est-ce que tu as fait? Pourquoi tu as emmené des gendarmes chez moi? Il me dit que ces gendarmes sont venus pour lui ». Lui aussi soutient que c’est lorsqu’on l’a arrêté et au moment de l’interrogatoire qu’il a su que c’est une affaire de kidnapping.

Dans la phase des questions, l’accusé reconnaît qu’il se connaît avec Tony Akpo mais précise que ce dernier n’a aucun bien gardé chez-lui. Au moment de son arrestation, souligne-t-il, les gendarmes ne lui ont rien dit : « Ils m’ont poussé, je suis tombé, et puis ils ont procédé à la fouille de ma chambre sans rien trouver. Ils m’ont immédiatement mis aux arrêts », a-t-il indiqué. Répondant à une question de maître Gabriel Haba, avocat de la partie civile, sur sa relation avec Ibro (un des cerveaux présumés dans cette affaire), l’accusé dit qu’il ne connaît pas ce dernier.

Sibeku Ogocheku a été appelé a la barre à la suite de Calistus Okorom. Et comme ses prédécesseurs, lui aussi nié en bloc les faits articulés contre lui. L’accusé a expliqué également les circonstances de son arrestation. « Ils (les gendarmes) sont venus frapper à ma porte tard la nuit, je dormais. J’ai demandé qu’est-ce qui ne va pas. Eux, ils parlaient en français et moi je parlais en anglais, on ne se comprenait pas. Donc ils sont allés chercher un gendarme qui se débrouillait en anglais. Celui-ci m’a demandé de sortir mon passeport, ils ont trouvé que j’étais nouvellement venu en Guinée, il faisait juste un mois dix jours. Ils m’ont embarqué dans leur véhicule, j’ai trouvé Calistus dedans », a-t-il déclaré, ajoutant qu’il ne connaît pas comment il s’est retrouvé dans ce dossier.

Après le passage de ces trois accusés, l’affaire a été renvoyée au 3 juillet prochain pour la suite des débats.

Mamadou Macka Diallo

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