Conakry: Les rideaux sont tombés le vendredi sur les journées de concertation nationale organisées par le ministère de l’Enseignement supérieur de la Recherche scientifique et de l’Innovation.
Durant trois jours, se sont tenus des ateliers dont les thématiques ont permis de poser un véritable diagnostic de l’adéquation formation-emploi. Les ateliers ont porté sur l’adéquation formation emploi, métier de technologie de l’information et de la communication, l’adéquation formation-emploi et le secteur primaire, l’adéquation formation-emploi et les sciences économiques et de gestion, l’adéquation formation-emploi secteur des sciences de l’ingénierie, l’adéquation formation-emploi sciences juridiques, politiques, communication et information, adéquation formation-emploi mines, logistiques et transports.
Parallèlement aux ateliers, des panels ont été organisés sut les thématiques: politique de développement de l’enseignement supérieur, l’évolution du système LMD, les métiers d’avenir du secteur économique, digitalisation, économie numérique et développement des compétences, financement des formations et programmes de l’enseignement supérieur et l’entrepreneuriat.
Facinet Conté, secrétaire général du ministère de l’Enseignement supérieur de la Recherche scientifique et de l’Innovation a cité les recommandations issues de ces travaux. « Sur la généralité, les participants ont demandé d’organiser les échanges avec les autres ministères du système éducatif en vue d’une restructuration de l’ensemble du système. Construire, réhabiliter et équiper des laboratoires et bibliothèques, renforcer les programmes professionnalisant, faire un plaidoyer pour amener les autorités à adopter une législation nationale sur les stages, susciter la créativité et l’innovation dans les institutions d’enseignement supérieur, établir les référentiels des métiers, rendre opérationnel les services d’orientation des étudiants, des services de stage et de suivi des diplômés, promouvoir la coopération universelle, institutionnaliser les cours d’appoint à savoir l’anglais, l’entrepreneuriat, l’informatique, établir une politique d’insertion socioprofessionnelle, appuyer les programmes de renforcement des capacités des formateurs, améliorer les conditions de vie et de travail des enseignants, amener les institutions d’enseignement supérieur à s’approprier de la co-construction des programmes, amener les BSD à faire une projection sur les métiers et les programmes de formation d’avenir, consolider les programmes existants, mettre un accent particulier sur l’accréditation des programmes de formation et l’habilitation institutionnelle par l’Agence Nationale d’assurance Qualité (ANAQ) de façon régulière, réinstaurer les lycées techniques et où classes préparatoires, faire un plaidoyer pour l’accroissement du système d’enseignement supérieur.
Sur les spécifiés, les participants recommandent de mettre à la disposition du ministère de l’Enseignement supérieur des équipements innovants, d’encourager le suivi des étudiants sur le marché de l’emploi et l’auto emploi, redéfinir des grands domaines des mines, de l’ingénierie, de l’architecture et du transport, de la logistique et de susciter la culture de l’excellence chez les apprenants », a t-il indiqué.
Dans son discours de clôture, Dr Diaka Sidibé, ministre de l’Enseignement supérieur de la Recherche scientifique et de l’Innovation a appelé à une mobilisation nationale pour permettre la mise en œuvre des différentes recommandations issues de ces journées de concertation avant de s’engager solennellement pour leur prise en compte.
« Les présentations, discussions et échanges de grande qualité ont permis d’appréhender à la fois, les étapes que nous avons déjà franchi mais aussi le chemin qui nous reste à parcourir afin de permettre une nette amélioration de nos programmes de formation pour une meilleure employabilité des diplômés de nos institutions d’enseignement supérieur. Durant ces trois jours, nous avons parlé d’adéquation formation-emploi dans tous les secteurs économiques, nous avons discuté de la politique de développement de l’enseignement supérieur et du système LMD, nous avons également évoqué les métiers d’avenir. Nous avons brossé la digitalisation, l’économie numérique et le développement des compétences. Nous avons aussi parlé de la gouvernance universitaire, de la problématique de l’employabilité, de l’entrepreneuriat, de l’assurance qualité mais aussi et surtout de la problématique de financement des programmes de formation universitaire. J’ai senti chez tout le monde, une véritable volonté de relever les défis qui nous attendent tous. À travers ces journées de concertation, des pistes de solutions ont été dégagées et nous en sommes convaincu vont contribuer fortement à la transformation structurelle de notre système éducatif et surtout favoriser la compétitivité de nos jeunes sur le marché de travail. Nous devons être sur la voie de la mobilisation nationale pour la mise en œuvre de ces propositions issues de ces journées de concertation. Nous pouvons donc vous assurer que les solutions que vous avez proposées et largement discuté seront prises en compte. Cela nécessite un engagement fort de notre part. Et c’est pourquoi, mon département et moi-même nous nous y engageons », a déclaré la ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche scientifique et de l’Innovation.
Présidant la cérémonie de clôture au nom du premier ministre, Dr Lancinet Condé ministre de l’Economie et des Finances a pris l’engagement en ce qui concerne le suivi des différentes recommandations et suggestions des participants. « (…).Ces journées de concertation consacrées à la revue des programmes d’enseignement supérieur pour une meilleure employabilité des jeunes diplômés donneront des résultats positifs allant au-delà de nos attentes au regard de la mobilisation, au regard de vos contributions et au regard de la synthèse et de l’utilisation qui en sera faite. Par la richesse de vos contributions dans les différents ateliers et panels, ma conviction est désormais établie que la Guinée peut réaliser ses ambitions de développement et améliorer les conditions de vie des populations surtout de sa jeunesse par l’accès à un emploi décent. (…). Je voudrais par ailleurs vous donner l’assurance au nom du gouvernement, que toutes les observations et suggestions pertinentes ont été enregistrées et feront l’objet d’un suivi spécial », a t-il rassuré.
À noter que ces journées ont été organisées sous le thème: » Cartographie des filières et formations en République de Guinée, quels programmes pour l’employabilité des diplômés issus de l’enseignement supérieur? ». Elles ont mobilisé enseignants, enseignants chercheurs, responsables d’universités publiques et privées, partenaires techniques et financiers ainsi que les syndicats de l’éducation et des étudiants.
Diop Ramatoulaye
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