La sagesse nous enseigne qu’ « On ne lapide que l’arbre qui a des fruits ». C’est par cet adage bien connu en Guinée que le Secrétaire Général du Département de l’Enseignement technique, de la formation professionnelle et de l’emploi a entamé son propos lors d’un entretien accordé à notre rédaction.
La récente sortie du PDG du Groupe « SONOCO » n’a pas laissé de marbre Monsieur Michel Koivogui.
« Au cours de nos échanges, le PDG du Groupe SONOCO, Mamadou Saliou Diallo a attiré notre attention sur un fait qui peut paraître banal…Depuis la création de cette industrie, ils n’ont jamais reçu une délégation du Ministère de l’Enseignement technique et de la formation professionnelle pour pouvoir leur poser la question sur leurs besoins, pour pouvoir les adapter aux besoins de formation dans le pays ». Ce sont là les propos tenus par le Patron du Groupe SONOCO.
En réaction aux propos de Mamadou Saliou Diallo, le Secrétaire Général du Ministère de l’Enseignement technique a apporté quelques précisions.
« D’abord, le PDG du Groupe SONOCO doit savoir que leur tutelle est le Ministère de l’Industrie et des PME. C’est à ce Département que lui et ses collaborateurs doivent s’adresser directement pour exprimer toute préoccupation qu’ils ont dans le cadre de leurs activités. C’est quand-même basique ! Vous trouvez pas ? », a expliqué le Secrétaire Général du Ministère de l’Enseignement technique, de la formation professionnelle et de l’emploi.
Selon Monsieur Koivogui, le Département dont il assure la fonction de Secrétaire Général dispose de tout un mécanisme d’approches qui permet aujourd’hui l’implication de l’ensemble des professionnels à l’élaboration des programmes de formation ; Mais aussi et surtout, à l’accompagnement des diplômés des différentes écoles de formation professionnelle.
A date, le METFP-E, a mis en place des « Conseils d’Établissement » qui sont tous présidés par des professionnels que sont notamment les industriels ou encore des cadres des différents départements concernés. A titre d’exemple, une école qui forme des agronomes a un conseil d’établissement présidé par un professionnel issu notamment de la chambre d’agriculture ou d’une association de professionnels agricoles. Et les 2/3 des membres du bureau de ce conseil d’établissement sont tous des professionnels. Ceci permet aujourd’hui d’élaborer de meilleurs programmes d’enseignements adaptés aux besoins réels des « consommateurs » que sont les professionnels.
Dans ses explications, le Secrétaire Général du Ministère de l’enseignement technique a fait une invite au PDG du Groupe SONOCO.
« Le Département de l’enseignement technique est ouvert. Nous formons des jeunes qualifiés pour tous les secteurs ; Le primaire, le secondaire et le tertiaire. Nous avons plusieurs filières qui répondent aux besoins réels des industriels, aux miniers, mais également à d’autres acteurs. Je pense que SONOCO peut s’inspirer des entreprises comme la SMB (Société Minière de Boké) qui collabore avec nos écoles, notamment le Centre de formation professionnelle de Boké. Vous avez également l’association des boulangers de Guinée qui collabore avec les CFP de Matoto et de Donka », a lancé Monsieur Koivogui.
Le Ministère de l’Enseignement technique, de la formation professionnelle et de l’emploi fait participer ces professionnels à l’organisation des différents examens. Il n’est pas rare de voir un professionnel être membre du jury lors d’un examen de sortie d’une école de formation professionnelle. Leur présence facilite également la mise en stage des jeunes formés dans ces écoles.
L’erreur à ne pas commettre c’est de confondre les postes réservés aux experts à ceux des ouvriers qualifiés. Les premiers, qui constituent généralement un petit noyau, occupent des postes stratégiques. Et ça, il n’y pas qu’à SONOCO qu’on trouve de pareils cas ; Les ouvriers et autres travailleurs qualifiés sont des guinéens, recrutés en Guinée. Et parmi eux, il y a forcément des diplômés des écoles de formation professionnelle guinéennes.
Pour votre gouverne, il est important également de noter que le METFP-E, à travers l’Agence Guinéenne pour la Promotion de l’Emploi, dispose de programmes d’approche et de collaboration avec tous les industriels, notamment les miniers. Ceci, pour booster l’employabilité des jeunes.
AK