La troisième édition du Salon des Entrepreneurs de Guinée (Saden) a été lancée ce mercredi 09 juin 2021 à Conakry.
Contrairement aux deux premières éditions qui se sont tenues pendant les mois de mars, l’édition a connu cette année un léger report à cause de la pandémie de Covid-19. Les restrictions mises en place pour freiner la propagation du virus ont frappé de pleins fouets les entrepreneurs et entrainer la paralysie des activités économiques dans le monde notamment en Guinée, obligeant les entreprises à s’approprier des paradigmes profonds brutales et durables. D’où le thème de cette édition 2021 : ‘‘L’entrepreneuriat à l’épreuve de la Covid19″. Ce thème se veut évocateur des difficultés rencontrées par les entrepreneurs. L’événement est caractérisé par une retransmission en direct du salon à Kankan, Kindia, Labé et N’Zérékoré.
Le Saden constitue aujourd’hui un maillon fort de l’écosystème entrepreneurial en Guinée. Il offre un espace de réseautage, de coaching, de formation et l’accompagnement des lauréats.
Dans son discours d’ouverture, Sékouba Mara, Directeur général de l’Agence Guinéenne pour la Promotion de l’Emploi et président du comité d’organisation du Saden a expliqué les objectifs de cette troisième édition. « Cette année, le SADEN se fixe pour objectif d’offrir des pistes de réflexion et de développer des ateliers de formation afin de faire de la crise sanitaire du Covid-19, une réelle opportunité pour nos entrepreneurs et un moyen de renforcement des capacités des entrepreneurs locaux.
Les panélistes au travers des différentes sessions, poseront, pour tous les secteurs mines, agricole, commerce, NTIC, l’environnement, etc. les diagnostics et impacts du covid en vue de proposer des solutions concrètes pour une résilience accrue de nos entreprises. Par ailleurs, comme chaque année, le SADEN récompensera des concepts et projets novateurs proposés par des entrepreneurs ou aspirants entrepreneurs pour contribuer à la lutte contre la covid-19 », a-t-il expliqué.
Au nom des lauréats de l’édition 2020 du Saden, Houleymatou Baldé est revenue sur les conséquences de la pandémie de Coronavirus sur les entrepreneurs et leurs entreprises.
« Cette pandémie a eu un impact socio-économique considérable traduit par le ralentissement des activités génératrices de revenus. Nous avons beaucoup souffert, nous avons rencontré des difficultés, à savoir le retard dans la chaine d’approvisionnement, de production, de distribution, la perte du chiffre d’affaire, le changement récurent des besoins de nos clients, la destruction des récoltes agricoles pour nos agro entrepreneurs, les difficultés d’obtention de financement pour le démarrage de nos activités, le licenciement de certains de nos employés etc. Malgré toutes ces difficultés nous avons continué à nous battre et à travailler.
Cette crise à l’instar des autres survenues dans la décennie (crise financière, sociale notamment Ebola et Covid-19, tension sociale) nous a appris que le risque zéro n’existe pas, que nos business modèles peuvent être obsolètes, que nos pratiques devaient être repensées et revisitées. Elle nous a appris également qu’en tant qu’entrepreneurs, nous devons sortir de notre routine axée sur les modèles classiques pour mettre le focus sur un modèle de résilience innovant », a-t-elle fait savoir.
Djenab Nabaya Dramé, ministre de l’Enseignement technique de la Formation professionnelle, de l’Emploi et du Travail a présidé la cérémonie d’ouverture. Pour elle, « on ne peut parler d’emploi sans entreprise ».
« (…). En aidant les jeunes à croire en leurs qualités, et en leurs capacités à libérer leur énergie, à exploiter leurs talents, nous assurons notre présent, nous préparons aussi notre avenir. La population de notre pays est dominée par les jeunes, à la fois notre espoir et notre raison d’être politique. Cette jeunesse a besoin de formation, de savoir, de savoir-être, de soutien, pour prendre en main son destin. (…).
On ne peut parler d’emploi sans entreprises, sans une formation de qualité et adaptée aux besoins du marché de travail. La formation technique et professionnelle est au cœur des politiques publiques car elle tient compte de l’adéquation formation et emplois. Nous devons mettre fin aux paradoxes des emplois disponibles pour lesquels il n’y a pas de compétences au moment où notre jeunesse a besoin à la fois d’emplois et de formation pour y accéder. Au-delà des cours et de la formation dispensés aux jeunes pour leur doter des compétences nous essayons d’inculquer aux apprenants l’esprit d’entreprise pour qu’ils soient capables de lancer leur propre affaire, de créer leur entreprise. Chers participants, je vous invite à saisir le Saden comme une des nombreuses opportunités qu’offre le gouvernement et ses partenaires de développer l’esprit d’entrepreneuriat… », a invité Djenab Nabaya Dramé, ministre de l’Enseignement technique de la formation professionnelle et de l’Emploi et du Travail.
A retenir que cette année, le Salon des Entrepreneurs de Guinée mobilise plus de cinq cent participants venus de l’intérieur et de l’extérieur du pays.
Diop Ramatoulaye
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