Etat civil guinéen: Vers la digitalisation des faits et actes

À l’instar des autres pays africains, la République de Guinée célébrera le 10 août prochain la journée africaine de l’état civil et des statistiques de l’état civil. En prélude à cette commémoration, le Ministère de l’Administration du Territoire et de la Décentralisation en collaboration avec l’agence belge Enabel, a organisé un point de presse ce lundi à Conakry. Au cours de cette conférence, les défis liés à la digitalisation de l’état civil en Guinée ont été largement abordés. 

 
Moustapha Kobélé Kéita, Secrétaire général du Ministère de l’Administration du territoire et de la Décentralisation était l’un des conférenciers.
 
“L’état civil c’est quelque chose de très important pour un État pour les raisons que l’état civil d’abord donne une identité légale à une personne mais aussi permet d’obtenir des statistiques vitales qui permettent d’obtenir de procéder à la planification pour un développement durable. Nous sommes rentrés dans cette plate-forme depuis un moment parce que sur le plan africain il y a une recommandation qui est faite à tous les niveaux pour que l’état civil puisse être référentiel d’un certain nombre de choses. Aujourd’hui nous sommes en train de parler de l’état civil pour faire le recensement à caractère administratif mais cela pour nous permettre aussi d’aller plus loin. Nous sommes même dans l’optique, si tout se passe bien, d’aboutir à un fichier électoral. Nous sommes dans ces réformes qui sont engagées et qui nous permettent d’avoir un état civil fiable, un état civil crédibilisé. C’est pourquoi nous parlons de digitalisation de l’état civil parce qu’à la fin nous aurons quelque chose qui ne sera pas facile à falsifier. Puisque sur le plan international, la crédibilité que nous avons par rapport à nos documents, n’est pas là. On nous retrouve beaucoup de documents pour vérification tout simplement parce que les gens n’ont pas confiance et il a été prouvé qu’il y a beaucoup de faux documents qui circulent. Pour éviter tous ces problèmes-là nous sommes en train de digitaliser nos documents…”, a t-il indiqué. 
 
Le “projet pilote d’amélioration du système d’état civil guinéen par l’effet catalyseur de la digitalisation” est financé par l’Union Européenne et mis en œuvre par l’agence belge de développement (Enabel) afin de renforcer le cadre institutionnel et opérationnel du système d’état civil et prendre en compte les modifications liées à la digitalisation. Ce projet pilote va toucher dix (10) communes. Il s’agit des cinq communes de Conakry, Kassa-Mamou-Tolo et les consulats de Guinée en France et en Belgique. Il couvre la période d’avril 2021 à mars 2024.
 
Zoé Aladdo Anka, cheffe du projet pilote de digitalisation de l’état civil chez Enabel justifie le choix de Enabel d’accompagner ce projet. 
 
“L’idée de ce projet c’est de créer une base de données centrale pour digitaliser tous les actes d’état civil, c’est-à-dire les actes de naissance, de mariage, de décès, de divorce et tous les jugements supplétifs qui concernent ces faits d’état civil. La Belgique est l’un des pays d’Europe qui a su digitaliser son système d’état civil et décentraliser la gestion des faits d’état civil. En Belgique, il y a la création du numéro d’identifiant unique qui permet que chaque citoyen à la naissance ait un numéro d’identifiant unique. Et la Belgique dispose d’une base de données centrale. Donc la collaboration avec Enabel a été justifiée par le fait que la Belgique a déjà une expérience de digitalisation à l’échelle du système d’état civil”, a t-elle fait savoir. 
 
Dans le cadre de la mise en œuvre du projet, une application déjà créée par des informaticiens du MATD et d’Enabel est en cours d’expérimentation dans les communes ciblées par ledit projet.
 
Diop Ramatoulaye 
666-75-16-10 

Articles similaires