Événements du 05 septembre: et si tout cela était préparé et orchestré par le président sortant !!! (Opinion)

NB: Cette opinion est loin de la prétention d’être dans les secrets ou la volonté de faire l’avocat du diable.

Mes frères et sœurs, sortons des émotions et analysons les faits. Souvenez-vous qu’il (l’ancien président) a toujours dit qu’il ne laisserait jamais la Guinée dans les mains de ceux qu’il qualifie à tort ou à raison de bandits ou prédateurs. Les gens pensaient peut-être qu’il parlait uniquement de ses adversaires. Mais, ne s’est- il pas rendu compte que la plupart de ses plus proches collaborateurs étaient pires que ses adversaires ?

Voici quelques différentes possibilités de choix de quitter le pouvoir et les risques associés pour lui selon sa logique :

1- Quitter après ses deux mandats constitutionnels (la plus logique):

Risque: L’arrivée au pouvoir de son principal adversaire. Car à cette époque, à part lui aucun autre cadre de son parti ne pourrait battre ce dernier dans les urnes.

2- Démissionner après le double scrutin:

Risque : Guerre de clan à cause de la division profonde pour sa succession entre les principaux prétendants de son propre camp avec une éventuelle prise du pouvoir par un militaire non préparé (cf cas de 2008).

3- Rester au pouvoir jusqu’à sa mort:

Risque : finir comme Conté. Avec son âge avancé et les maladies, il n’aura plus toutes ses capacités de gouverner par lui-même. Le pays serait alors dans la main de ses proches prédateurs prenant des décisions à sa place et à son nom. Puis une guerre de clan pour lui succéder.

4- Préparer une équipe de militaire:

Pour se retirer et s’assurer que le pouvoir ne tombe pas dans la main de ses adversaires actuels et ses proches collaborateurs.

N’ayant ni confiance à ses adversaires et à ses propres collaborateurs, et étant conscient de son âge avancé, il aurait choisi cette façon de «léguer» le pouvoir à la personne qu’il est allé chercher  lui-même et à qui il a confiance pour rectifier le tir d’une gouvernance dont la dérive avait atteint un point de non-retour et amorcer la rupture dont il n’a pas pu faire à cause de ses calculs trop politiques et son entourage.

Certains diront que cette option est une fin humiliante pour lui à cause de son passé d’opposant. Mais comprenez qu’un politicien dans l’âme comme lui d’ailleurs serait tout à fait capable de prendre une telle décision sans tenir compte du jugement des autres !

Et si l’objectif final de cette transition est le renouvellement de la classe politique dirigeante?

Entre plusieurs maux, il faut choisir le moindre mal !

Ne s’est-il pas senti trahi par ses collaborateurs avec qui, il s’est aveuglément entouré et qui ont fondé un système malveillant de prédateurs en s’enrichissant au détriment du peuple ? Même s’il reste et demeure le principal comptable de ce système !

N’a-t-il pas voulu au final se retirer et livrer ses collaborateurs à cette junte pour les faire payer le prix de leurs «trahisons» à son égard ?

Pourquoi en dépit des décennies de lutte politique il n’a jamais voulu faire émerger un dauphin dans son entourage ?

Analysons certains faits:

– Les décisions stratégiques de cette junte prouvent un niveau de préparation étonnant contrairement au CNDD de Dadis qui n’était pas préparé à l’exercice du pouvoir malgré sa bonne intention de départ.

– Pour la première fois depuis 2010, il est allé en vacances (Peut-être pour aller préparer l’endroit de sa nouvelle vie)

– Depuis quelques mois, sa femme n’est pas au pays,

– Les opérations du coup ont été d’une facilité extraordinaire, d’ailleurs selon certaines indiscrétions, les opérations auraient commencé de l’intérieur du palais vers l’extérieur. Même les gardes rescapés ne peuvent pas expliquer comment les intrus sont rentrés ! C’est à leur sortie qu’il aurait eu quelques accrochages.

– Les dernières images de lui lors de sa rencontre avec la mission de la CEDEAO montrent tout le confort dans lequel il est actuellement et il parait que sa libération future serait même acquise.

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– Depuis l’avènement du CNRD, le colonel ne parle jamais de l’ancien président en public. Toutes ses décisions du moins pour l’instant, ne concernent que les hauts cadres du système (Anciens ministres, présidents d’institutions, …)

Pour finir, ceux qui pensent que ce coup est réel au vrai sens du terme, ont peut-être raison, même si c’est difficile d’y croire selon la logique des choses.

De toutes les façons, donnons du temps au temps pour en savoir plus !

Tous les Guinéens doivent contribuer à la réussite de cette transition pour l’intérêt général de la nation, il faut que le rêve de la jeunesse guinéenne devienne une réalité. Changeons de mentalité !

DIEU veille !

Mandjan Keita, Citoyen

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