Les débats dans le dossier des événements du 28 septembre 2009 au stade du même nom se sont poursuivis le mardi, 17 janvier 2023 au tribunal criminel de Dixinn délocalisé à la cour d’appel de Conakry. C’est l’ancien président au moment des faits, Capitaine Moussa Dadis Camara, qui était toujours devant le tribunal.
Après les questions du ministère public, de la partie civile et des avocats des autres accusés comme Aboubacar Sidiki Diakité alias Toumba, Claude Pivi dit Coplan et autres, c’est la défense de Dadis qui a pris la parole.
Pour maître Lanciné Sylla, un des conseils de Toumba, les éléments versés aux dossiers «n’étaient absolument rien».
«Je crois que la théorie qui a été martelée à l’audience, cette théorie n’est pas du tout établie. On nous a produit un procès-verbal où se trouve transcrit des propos attribués à la fois à Monsieur Sidya Touré et à Monsieur Kiridi Bangoura. Lorsque vous suivez les propos qui ont été lus et qui sont attribués à Monsieur Kiridi, vous vous rendez compte que Monsieur Kiridi ne fait que louer l’héroïsme de Sekouba parce que Monsieur Dadis s’était accroché au pouvoir. Et Monsieur Sekouba ne l’a pas fait, il a facilité la transition donc c’est en ces termes que Monsieur Kiridi parle. Qu’on interprète ça comme étant la preuve d’un complot, ça veut dire qu’ils sont en train de faire de la diversion. En ce qui concerne Monsieur Sidya Touré, vous verrez que les propos-là ne viennent pas de Monsieur Sidya Touré, il a été entendu. Vous avez aux dossiers de la procédure son procès-verbal où il dit avoir été menacé par Monsieur Dadis. Et on va jusqu’à tenter de remettre en cause les déclarations contenues dans ce procès-verbal. Il s’agit de son deuxième procès-verbal d’audition qui est versé aux dossiers de la procédure. Donc, les éléments qui ont été versés aux dossiers par la défense de Monsieur Dadis, ces éléments n’étaient absolument rien», a fait savoir maître Lanciné Sylla.
Et d’ajouter: «Nous nous avons voulu et on l’a fait que le débat porte sur les éléments du dossier. Vous avez vu que la défense de Monsieur Dadis en ce qui concerne les instructions, on vous dit qu’il n’y a pas de preuves et qu’est-ce qu’on fait? On vous dit que les déclarations contenues dans le procès-verbal de Monsieur Claude Pivi où celui-ci a au moins trois reprises reconnu que c’est Monsieur Dadis qui a donné des instructions à Tiègboro. On préfère laisser ça de côté et on opte pour le procès-verbal d’interrogatoire dressé devant les magistrats instructeurs parce que celui-ci s’est rétracté là-bas. Mais quoi que l’on dise une fois que nous sommes devant une juridiction tous les procès-verbaux ont la même valeur probante. C’est-à-dire que les juges les apprécient au même titre et vous avez aussi l’intelligence de ces avocats qui ont délibérément choisi de ne pas faire état du procès-verbal de Monsieur Moussa Keïta où celui-ci reconnaît également les instructions qui ont été données. Vous avez vu qu’ils évitent aussi de parler de la fourniture des moyens ayant servi à la commission de ces infractions. Il s’agit de l’embarquement des armes qui ont été utilisées. Des PMAK, des armes automatiques qui ont été utilisées dans le cadre de ce massacre. Et nous nous en avons fait état».
L’audience a été renvoyée au 18 janvier pour la suite des débats. Et ce sont les avocats de l’ancien chef de l’État qui auront toujours la parole. Ce sera la 11ème comparution de l’accusé.
Mamadou Macka Diallo
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