Comme indiqué, l’audience a repris ce mardi au tribunal de première instance de Dixinn délocalisé à la Cour d’appel de Conakry. Après François Lounsény Fall, c’est une autre « victime » de coups et blessures, tortures et séquestration qui est à la barre. Alpha Amadou Baldé, raconte sa mésaventure, le 28 septembre 2009.
Alpha Amadou Baldé explique être arrivé au stade du 28 septembre, le lundi 28 septembre 2009, à 10heures et 30 minutes après les tirs ont commencé.
» Il y avait tous les corps là-bas mais les bérets verts étaient beaucoup plus nombreux. On a cherché à se faufiler. C’est dans cette débandade qu’on m’a arrêté. On m’a envoyé au camp Alpha Yaya Diallo, siège de la présidence de la République, avec d’autres manifestants. Un béret rouge de la garde présidentielle a dit: « Monsieur le président, venez voir les ennemis du pouvoir ». Lorsque j’ai voulu soulever la tête pour voir si le président était là, On m’a donné des coups, je pensais avoir perdu ma tête. C’est ainsi qu’on nous a gardé chez Thiégboro où on a passé quatre jours », a t-il fait savoir.
Ce n’est pas tout. La partie civile a fait aussi un témoignage accablant contre le colonel Moussa Thiégboro Camara, alors Ministre Secrétaire général à la Présidence chargé des services spéciaux.
« Pendant ces quatre jours, on m’a tellement bastonné que j’ai perdu 4 dents. Depuis notre arrestation, on n’a ni mangé, ni bu. Ça sentait mauvais là-bas parce que les gens étaient blessés.
Au deuxième jour, un militaire m’a permis d’appeler ma famille pour leur dire que je suis en prison. Quand les familles ont su qu’on était emprisonné là-bas, on envoyait le mangé mais ça ne rentrait pas dedans. On nous a proposé de dire que c’est Cellou Dalein Diallo qui nous a donné l’argent et que c’est nous qui sommes allés caillassés le commissariat de police de belle vue », a rappelé Alpha Amadou Baldé.
« Pendant notre arrestation, ils avaient retiré nos téléphones avec lesquels ils menaçaient nos familles pour dire que si nos parents ne paient pas l’argent, on va nous tuer. Certains parmi les militaires qui décrochaient nos téléphones, y en a qui disaient à nos parents qui appelaient que nous sommes morts.
C’est ainsi que la garde présidentielle est venue. On nous a demandé de sortir un-à-un. On nous a envoyé au PM3. On a dit que la cellule là-bas est pleine mais qu’on allait se débrouiller. C’est ainsi qu’on nous a enfermé là-bas. Nous sommes restés là-bas quelques jours, on mangeait et la visite était permis… mon grand frère a trouvé une connaissance pour nous aider à sortir sans payer une caution…. », a longuement expliqué Alpha Amadou Baldé, une des présumées victimes de coups et blessures, tortures et séquestration lors des événements du 28 septembre 2009.
Diop Ramatoulaye
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