Faible taux d’admission au CEE: Dr Fodé Oussou égraine les maux du système éducatif guinéen

En marge de l’Assemblée générale hebdomadaire de l’UFDG du samedi 2 juin, Dr Fodé Oussou Fofana, un des vice-présidents du parti dirigé par Cellou Dalein Diallo, s’est exprimé sur les résultats de l’examen d’entrée en 7ème année session 2022 caractérisés par un faible taux d’admission. Pour lui, ce faible taux de réussite est lié à plusieurs problèmes dont entre autres, le mode de recrutement à la fonction publique, et l’atmosphère qui a caractérisé le déroulement de ces examens.

 
Décryptage 
 

« Quand j’ai vu le nombre d’admis [au certificat d’études élémentaires], j’ai eu pitié pour ce pays. Avant, quand tu es enseignant, tu es respecté, valorisé. Vous savez pourquoi ? C’est parce que les meilleurs, c’étaient les enseignants, parce la sélection était dure. N’importe qui ne pouvait pas être enseignant. Je me souviens encore, quand on était jeunes, des Guinéens qui ont traversé la frontière pour aller en Côte d’Ivoire. Ce sont eux qui ont formé les Ivoiriens. Ce sont eux qui enseignaient, parce que quoiqu’on dise, la Guinée a produit les plus grands cadres de l’Afrique. Qu’est-ce qui est arrivé ? Qu’est-ce qui ne marche pas ? Aujourd’hui, les recrutements se font sur le plan politique. On a vu des gens qui n’ont aucun niveau, qui étaient enseignants et affectés. Il y avait même des militants de l’UFDG qui ont quitté le parti pour aller de l’autre côté. Un monsieur qui n’a jamais été à l’école, on l’a recruté à la Fonction publique comme professeur de Chimie. Tous ceux qui quittaient ici pour aller, on les mettait à la Fonction publique comme enseignants. Avant, l’enseignant était inspecté. Il y a des inspections qui se faisaient. Si tu n’es pas bon, tu n’es pas qualifié, tu n’enseignes pas. Comment voulez-vous que les enfants avancent, qu’ils aient le niveau si les enseignants eux-mêmes n’ont pas de niveau ? 

 
 Aujourd’hui on a un besoin criard d’enseignants. Ceux qui sont affectés à l’intérieur du pays restent ici. En complicité avec les DCE, ils restent ici, mais ils reçoivent leur salaire. Après le DCE prend 200 mille, l’enseignant qui reste à Conakry prend le reste. 
 
Comment voulez-vous que les enfants réussissent si on amène devant eux des militaires. Ce traumatisme les empêche même de réfléchir, parce que l’enfant est effrayé par le nombre de personnes à l’intérieur de la salle. Avant, quand on était jeunes, quand tu vois un militaire, tu as peur.  Comment voulez-vous que l’enseignement marche quand le budget alloué au système éducatif est de moins de 15% alors que dans les autres  c’est entre 35% à 40%. Dans notre pays, le budget alloué on l’envoie au niveau de l’énergie, mines, des infrastructures. Aucun pays ne peut se développer si on n’investit dans l’enseignement. »
 
 
Diop Ramatoulaye 
666-75-16-10 

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