Depuis septembre 2020, donc peu avant l’élection présidentielle en Guinée, les frontières entre la Guinée, le Sénégal et la Guinée Bissau sont fermées. Les interpellations et les dénonciations de cette mesure par les acteurs socio-politiques mais aussi par de simples citoyens n’ont pas porté fruit.
Quel que soient ses explications, le président de l’Union Démocratique pour la Renaissance de la Guinée (UDRG), Amadou Oury Bah connu sous le nom de Bah Oury soutient que cette mesure affecte négativement l’économie du pays. Il l’a dit ce mardi, 1er juin 2021, chez nos confrères d’HADAFO Médias.
« C’est vraiment un désastre. Notre économie est en train d’être tuée. Nos agriculteurs ne savent plus à quel saint se vouer. Surtout les jeunes qui se sont investis dans l’agro-business. Ils ne savent plus que faire », a entamé l’ancien ministre de la Réconciliation nationale.
Les autorités guinéennes qui soupçonnent les pays concernés, d’entretenir leurs ennemis, invoquent des mesures de sécurité pour expliquer leur décision. De son côté, l’opposant se dit convaincu que les raisons de cette fermeture des frontières sont d’ordre « politiciennes ». Bah Oury ne croit pas à la thèse selon laquelle, la Guinée pourrait être déstabilisée à partir du Sénégal.
« Les raisons sont d’ordre politiciennes. Vous savez la frontière avec le Sénégal, avec la Guinée-Bissau, avec la Sierra Leone a été fermée dès le mois de septembre dans les perspectives de l’organisation de l’élection présidentielle. D’habitude on fermait les frontières le jour de l’élection. Là, bien avant septembre. Et donc dans cette perspective de faire croire que le pays est menacé. Et malheureusement, il faut le reconnaître, beaucoup de nos compatriotes surtout dans le cadre des réseaux sociaux sont de ce point de vue très léger dans l’expression, dans ce qu’ils disent, dans ce qu’ils font et donc tout est collecté pour faire croire l’imminence d’une agression contre le pays alors qu’en réalité, il n’y avait rien du tout. Mais malheureusement le Président et son entourage sont tombés dans le piège. Est-ce que c’est sciemment fait ? Ou est-ce que ça les arrange ?
Lorsque vous dirigez un pays, vous avez des services de renseignement, vous avez les forces de défense et de sécurité, vous n’avez pas besoin de fermer les frontières de faire un blocus pour savoir quelle est la réalité. Est-ce que c’est fondé ou ce n’est pas fondé ?
Moi je ne crois pas à cette thèse parce que je sais quoi qu’il en soit, le Sénégal a déjà des problèmes. Ils veulent sécuriser la frontière avec la Guinée-Bissau pour faire taire les armes du côté de la Casamance. Ils ne vont jamais engager quoi que ce soit qui pourrait déstabiliser la Guinée à partir du Sénégal. Maintenant du côté de la Guinée-Bissau c’est des questions d’humeur. Diplomatiquement on peut gérer ça. Mais si chacun s’enferme dans son orgueil et fait croire que demain le monde va être renversé, je pense que ça c’est manquer de lucidité, c’est manquer de tempérance et malheureusement au lieu d’aller dans le sens d’apaiser, on aime enflammer », a-t-il dénoncé.
Mamadou Macka Diallo
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