Fête de Tabaski: Des fidèles s’expriment sur la cherté du bétail

À chaque fête de Tabaski, les fidèles musulmans qui en ont la possibilité doivent immoler des béliers ou des bœufs c’est une recommandation en islam. 
À quelques jours de cette importante fête musulmane, nous avons effectué un tour au marché de bétail à Simbaya Gare dans la commune de Ratoma (Conakry) ce jeudi, 7 juillet 2022. Contrairement aux années précédentes, la crise liée au covid-19 n’est pas à l’ordre du jour chez les vendeurs et clients mais les arguments brandis par certains vendeurs pour expliquer la cherté de ces bêtes, c’est la hausse du prix du carburant et tant d’autres facteurs. 
 
Pendant cette tournée, nous avons rencontré Elhadj Boubacar Barry qui a déjà acheté un bélier. Il nous a expliqué les circonstances de cette transaction et lance un appel aux autorités. 

“Nous sommes venus acheter le bétail pour la fête comme tout citoyen musulman. Seulement le coût est extrêmement cher. Moi par exemple, on m’a dit le prix à 3 900 000 gnf mais ici c’est par catégorie. Le mouton que j’avais voulu acheter on m’a dit 3 900 000 gnf, on m’a donné un deuxième à 2 500 000 gnf c’est ce dernier que j’ai acheté. Déjà que nous nous étions prêts pour ça alors ça ne va pas nous impacter. Je pense bien cette flambée est due au transport. Et si le transport est élevé, eux aussi ils vont en ajouter. Tout ce que j’ai à dire aux autorités c’est de diminuer le prix d’essence. C’est tout, parce que quand ça flambe tous les prix vont flamber aussi”, nous a confié Elhadj Boubacar Barry.

 
Kadiatou Diallo n’a pas souhaité nous dévoiler le montant qu’elle a déboursé pour acheter son mouton. Elle donne la raison. 
 
“Je suis venue avec mon papa pour acheter un mouton mais je l’ai acheté à  un prix client. Parce que les prix c’est comme d’habitude. Là, c’est un prix client je ne peux pas dire le montant parce que si je dis le prix quelqu’un d’autre va dire autre chose”, a indiqué Kadiatou Diallo, cliente.
 
 
Sekou Keïta, étudiant à l’institut de Mamou, est venu s’acheter un bœuf. Il trouve la crise économique mondiale en partie comme une explication à la cherté. Il a aussi invité l’État à accompagner les vendeurs qui rencontrent des difficultés. 
 
“À  l’approche de la fête, tous les fidèles musulmans qui ont les moyens viennent acheter des bœufs pour égorger. Cette année avec la crise économique mondiale, on constate que les prix ont rehaussé. Le prix d’un bœuf en ce moment est deux fois plus que dans les années précédentes. Les prix varient entre 18 000 000 à 10 000 000, 11 500 000 pour les bœufs. Avec ces prix-là on a des difficultés à trouver ce qu’on veut. Jusqu’à présent on est en discussion avec les propriétaires des bœufs à propos des prix. Car les prix qu’ils ont dit ne nous conviennent pas au fait. Ils ne donnent pas un argument convaincant qui peut nous prouver réellement la cause de cette hausse. 
 
Ce que je demande aux autorités, c’est d’accompagner les propriétaires des bœufs parce qu’eux aussi, ils rencontrent beaucoup de difficultés”, a lancé Sekou Keïta 
Les vendeurs qu’on a rencontré disent être beaucoup impactés par le manque de clients mais gardent tout de même espoir que la situation va se débloquer pour qu’ils puissent écouler tranquillement leurs bétails. 
 
Mamadou Macka Diallo 
666 660 366

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