Non reconnues par l’islam, les fêtes de fin d’année se sont généralisées au fil des années, mobilisant des fidèles de toutes les confessions religieuses. En Guinée, les musulmans sont d’ailleurs plus nombreux à célébrer le 31 décembre et le 1er janvier. Une situation jugée anormale par Oustaz Muhammad Hafiziou Sow, imam et chroniqueur islamique. Dans un entretien accordé à Guinee114, ce vendredi 27 décembre 2023, ce leader religieux a souligné que l’islam interdit formellement aux musulmans de participer à ces fêtes.
« L’islam est formel sur l’interdiction aux musulmans de participer à une fête qui n’est pas la leur. Dans la Sourate Al-Furqân, Dieu a parlé ceux qui ne font pas de faux témoignages et qui participent pas à tout ce qui est mensonge ou frivolité. Beaucoup de savants musulmans disent que c’est ceux qui célèbrent les fêtes non reconnues par l’islam dont on veut parler dans ce verset. Ce verset nous indique que participer à une fête non reconnue par l’islam est formellement interdit pour un musulman.
Il existe beaucoup d’autres hadiths qui parlent de cette interdiction aux musulmans de participer aux fêtes des non musulmans. Dans la Sourate Al Kâfirun, à la fin, Dieu dit : « Lakum dînukum wa liya dîne ». Ils (les non musulmans) n’ont qu’à suivre leur chemin et nous (les musulmans), nous suivons le nôtre. Donc les musulmans ne doivent pas participer à ces fêtes (31 décembre et 1er janvier) parce que les autres ne vont pas nous suivre dans nos différentes fêtes », a expliqué l’imam.
D’ailleurs, ajoute-t-il, ce n’est pas seulement la participation à tout événement lié à ces fêtes de fin d’année qui est prohibée par l’islam. L’interdiction concerne aussi les souhaits de bonnes fêtes et bonne année, qui sont légion en cette période.
« Le fidèle musulman ne doit même pas utiliser un symbole lié à ces fêtes. À un moment donné, ce sont des moments qui passaient sans qu’on (les musulmans) ne sache. On ne connaissait que les fêtes de l’Aïd El Fitr et de l’Aïd El Kebir. Il y a également des jours importants comme le Laylatoul Qadr et le Jumu’ah (vendredi). Le fidèle doit s’abstenir de souhaiter bonne année et d’envoyer des fleurs à l’occasion de ces fêtes (31 décembre et 1er janvier). Si quelqu’un d’autre le lui souhaite, qu’il ne réponde pas. Si le non musulman te souhaite bonne fête ou bonne année, tu dois tout simplement lui dire : « à vous pareillement ». Le mieux, c’est de ne pas répondre si ça ne crée pas d’histoires », a-t-il conseillé.
Oustaz Muhammad Hafiziou Sow précise que les musulmans qui ont déjà célébré le 31 décembre et le 1er janvier peuvent bien se faire pardonner par Dieu, à condition qu’ils fassent un repentir sincère.
« Celui qui se repent, Dieu acceptera (son repentir). S’il a eu le courage d’abandonner, il peut se repentir et Dieu acceptera, à condition qu’il décide de ne plus le refaire. Il s’agit de regretter de l’avoir fait et de formuler l’intention de ne plus revenir à ça, et Dieu lui pardonnera. Mais quand tu ne remplis pas les conditions pour te repentir, il n’acceptera pas », a fait savoir ce leader religieux.
Mamadou Macka Diallo
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