Le chronogramme de la transition sera-t-il respecté ? La question devient de plus en plus persistante tant le doute est grand. En tout cas, les dernières sorties des autorités guinéennes ne donnent aucune assurance à ce sujet. La dernière en date est celle du Premier ministre guinéen, qui, lors d’une interview accordée à TV5 la semaine dernière, a fait savoir que la Guinée n’a pu mobiliser jusque-là que quarante millions (40 000 000) sur les six cent millions (600 000 000) de dollars nécessaires pour la mise en œuvre des dix points du chronogramme de la transition.
Dr Bernard Goumou a laissé entendre qu’il revient à la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) de respecter son engagement, qui consiste à aider le pays à financer son processus de retour à l’ordre constitutionnel. Mais pour Bah Oury, le président de l’UDRG, les autorités guinéennes doivent d’abord assumer pleinement leurs responsabilités avant de s’attendre à un appui extérieur.
« Aucun État souverain ne peut être dépossédé de sa souveraineté en ce qui concerne le financement des activités essentielles concernant sa vie institutionnelle. L’extérieur peut apporter des aides, des concours financiers pour faciliter mais je ne pense pas que la CEDEAO, vu la situation actuelle, peut mobiliser un financement quelconque pour dire qu’ils vont financer un processus politique, comme le retour à l’ordre constitutionnel dans un pays comme la Guinée. La CEDEAO n’en a pas les moyens, ce n’est pas sa vocation.
Mais elle peut plaider auprès de la communauté internationale sur la nécessité d’aider et d’accompagner techniquement et financièrement voire politiquement la Guinée pour le retour à l’ordre constitutionnel. C’est les partenaires bilatéraux et multilatéraux qui diront, chacun en ce qui le concerne, moi je vais apporter un certain montant pour le bouclage du financement. Mais l’essentiel travail, c’est l’effort des Guinéens pour financer les activités qui concernent notre vie collective et notre pays », a déclaré ce leader politique dans l’émission Mirador de FIM FM de ce jeudi, 24 août 2023.
« Les autorités doivent assumer leur totale responsabilité par rapport à la marche de la transition guinéenne. Vous faites ce qui est convenu correctement. C’est par ce biais-là que vous allez convaincre l’opinion et la communauté internationale de vous accompagner, de vous aider puisque, comme on dit, lorsqu’on vous lave le dos, lavez-vous le ventre. Mais on ne peut pas vous laver le dos et le ventre à la fois. Donc, c’est notre responsabilité. Le financement de nos affaires essentielles doit provenir d’abord de nos propres efforts », a ajouté ce leader politique.
Selon lui, la Conférence des coalitions politiques et faîtières dont il est membres a produit un mémorandum dans ce sens qui sera transmis très prochainement aux autorités de la transition. « Je pense que peut-être un meilleur esprit va permettre aux uns et aux autres de revenir à une meilleure compréhension du sujet. C’est notre affaire, la transition, c’est pour la Guinée et pour les Guinéens. Ce n’est pas l’extérieur qui va envisager des dynamiques pour nous permettre de trouver quel est le chemin que nous allons emprunter pour atteindre la satisfaction de nos intérêts essentiels ».
Mamadou Macka Diallo
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