“Gazée” à Kindia en plein meeting de campagne, Makalé Camara parle: « Je fais l’objet d’harcèlement »

Selon la présidente du parti FAN ( Front pour l’Alliance Nationale), Hadja Makalé Camara, son meeting a été délocalisé dans un stade de la ville des agrumes avant d’être “gazé en pleine réjouissance” sur un autre terrain au su des autorités locales alors que c’était son tour d’y battre campagne conformément au programme établi par la Commission électorale préfectorale indépendante (CEPI). Elle s’est confiée aux chroniqueurs des GG ce lundi à Conakry.

« Vous savez, c’est la pratique actuelle. Chacun se fait gazé, chacun se fait harcelé…Moi, je suis dans ma campagne donc hier c’était le tour du parti FAN à Kindia, un jour dédié par la Commission électorale préfectorale indépendante (CEPI). Nous devions nous retrouver dans un stade. Ils ont bien d’y organiser un tournoi pour en délocaliser. Nous avons donc d’autre part qui est un terrain rouge, près des immondices mais cela n’a pas freiné les Kaniaka de venir massivement à cette rencontre. On était donc en pleine réjouissance quand nous avons un pickup plein de militaires débarqués. Et entre temps, ils ont lancé des gaz lacrymogènes ce qui fait fuir certaines personnes. Moi j’étais là stoïque puisque je suis chez moi en Guinée. Je suis une guinéenne, une citoyenne et une candidate.

C’est mon droit de manifester, de faire ma campagne. Donc quand le gaz s’est dissipé, nous avons tout simplement continué les réjouissances et j’ai déclaré mon discours. Normalement nous devons être protégés quand on quelque part, quand nous avons un jour dédié pour notre campagne, les autorités locales devraient nous assurer une certaine sécurité mais ces militaires sont venus nous gazer et ils ont disparu. On ne l’a jamais vu. C’est juste triste pour notre pays. C’est un recul de la démocratie. Cela ne devait pas être. Nous avons beaucoup reculé aujourd’hui et je suis triste que cela arrive dans ce pays. Les Guinéens devront se mobiliser, regarder autour de soi pour dire stop à toute cette mascarade qui s’annonce », dénonce l’ancienne ministre des affaires étrangères d’Alpha Condé.

La présidente du front pour l’Alliance nationale dit être l’objet d’harcèlement du fait qu’elle parvienne, dit-on, à mobiliser des gens un peu partout à travers le pays à huit mois de la création de son parti. « Le samedi, c’est-à-dire avant hier, j’étais supposée mobiliser toutes les communes de Conakry au palais du peuple. Mais ils ont fait courir une rumeur, comme quoi, y a un carnaval, le chef de l’État va partir de Dubréka pour traverser toute Conakry. J’ai donc délocalisé ma rencontre ici à Nongo, sur le terrain rouge, j’ai écrit au maire. Ce matin je me fais dire que le Rpg a réquisitionné ce terrain pour le reste des jours de campagne. Je fais l’objet d’harcèlement. Ils veulent me bloquer chaque fois que je veux me réunir quelque part », a-t-elle déploré.

Faisant une comparaison entre les présidents Conté et Condé dont elle a tous servi, l’opposante candidate à l’élection présidentielle du 18 octobre a laissé entendre que feu Général Lansana Conté était plus démocrate qu’Alpha Condé, même si cette assertion peut être contestée par d’autres. « Conté, je le dis sans ambages, haut et fort », martèle la présidente du front pour l’alliance nationale (FAN).

Mamadou Kouyaté, le rescapé

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