Les députés Abdoulaye Kourouma du RRD, Yansané Bintou Touré du PGPD et Boubacar Diallo du PPD tous exclus du groupe parlementaire “Alliance patriotique” étaient devant la presse ce jeudi 15 juillet 2021 pour répliquer à la lettre de leur radiation. Au cours de cette conférence, la députée Yansané Bintou Touré a fait de grands déballages sur la genèse du conflit au sein de l’Alliance patriotique. Un conflit intergénérationnel, selon elle, qui remonte depuis le début de la neuvième législature.
Pour plus d’informations, nous vous proposons un extrait des propos de Dame Yansané.
« Nous sommes surpris, indignés « des allégations » portées contre nous. Le problème est profond et la genèse est profonde. Quand on a formé le groupe parlementaire, en début de la législature, on devrait passer à l’élection du président de l’Assemblée nationale. Au sein du groupe parlementaire, Alliance patriotique, j’ai dit que je voulais me présenter à la présidence de l’Assemblée nationale. À ma grande surprise, la veille, Elhadj Mamadou Sylla me dit et il informe le groupe que Damaro dit, parce qu’il n’était pas élu, que si tu te présentes contre lui, notre groupe parlementaire n’aura aucun poste. Parce qu’à l’Assemblée nationale, c’est la loi de la majorité. S’ils passent tous les postes au vote, les autres n’auront rien. Ce qui fait qu’on gère là-bas par consensus. Finalement j’ai cédé pour l’intérêt du groupe. Le lendemain, c’était l’élection des membres du bureau de l’Assemblée nationale. On a reparti les postes en fonction du nombre des députés dans les groupes parlementaires. Notre groupe a reçu deux postes : une vice-présidence et un secrétaire parlementaire. À l’intérieur du groupe, il y a eu des tractations. J’ai dit que j’allais me présenter encore au poste de cinquième vice-présidence. À quinze minutes du vote, Mamadou Sylla me dit que le président Alpha Condé aurait dit, que si c’est madame Yansané qui se présente à ce poste qu’il s’y opposerait. J’ai dit ah bon ? Je me suis rétractée encore. Avant qu’on arrive sur le lieu du vote, ils avaient déjà changé la liste pour mettre le nom de Fodé Mohamed Soumah de la Geci. Je n’ai rien dit. Pour l’intérêt du groupe, je me suis rétractée encore. Les élections sont passées, je suis restée comme ça. C’était depuis le début de législature… Entre temps, Mamadou Sylla est désigné chef de l’opposition. Dans son cabinet, il m’a désigné directrice de communication. On a décliné notre vision. C’était d’être une opposition constructive et dénonciatrice. J’étais étonnée de le voir en protestataire pour avoir une visibilité. Je me suis rétractée. Parce qu’il a trahi notre vision. Je veux simplement dire que quand j’ai compris qu’il ne pouvait pas assumer la responsabilité et les charges qui sied par rapport à un chef de file, moi je me suis rétractée. Alors il n’a pas digéré ça.
Entre temps, on était à la fin de la première session, Abdoulaye Kourouma a été évincé du bureau. Il était le secrétaire parlementaire du bureau de l’Assemblée nationale…À chaque clôture de session on doit renouveler les membres du bureau de l’Assemblée nationale. Ils ont décidé de maintenir les membres du bureau intacte. D’habitude, on fait des réunions, par consensus on désigne les gens. Abdoulaye Kourouma a dit qu’il va se présenter pour la cinquième vice-présidence à la fin de la première session ordinaire unique de l’Assemblée nationale. Il a été battu mais il a félicité le vainqueur. Pour nous c’était clos. Mais le lendemain, on a été retiré de la plateforme du groupe. On ne sait pourquoi et le surlendemain on apprend qu’on est radié du groupe parlementaire Alliance patriotique », a-t-elle expliqué.
Mamadou KOUYATÉ
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