Grève à Albayrak-Transport: le secrétaire général du syndicat des travailleurs donne sa version des faits

Plusieurs travailleurs locaux de la société Turque Albayrak-Transport Guinée ont déclenché une grève le lundi, 16 août 2021.

Au nombre des points de revendication de ces travailleurs, il y a l’augmentation des salaires, des contrats de travail, l’immatriculation à la caisse nationale de sécurité sociale, entre autres.

Très tôt le matin, syndicalistes et travailleurs se sont retrouvés pour exprimer leurs points de revendication dans la cour où sont garés les bus. Une intervention de la gendarmerie sur les lieux s’est soldée par des arrestations dans les rangs des grévistes.

Invité de Fim FM ce mardi, 17 août 2021, le secrétaire général du syndicat qui a réussi à s’enfuir est revenu sur les faits.

« Hier c’était notre première journée de grève. À 6 heures, on est venu au dépôt, on est rentré. Les responsables des opérations nous ont demandé de travailler, on a dit simplement que nous sommes en grève, on n’est pas venu pour travailler, on est venu pour respecter notre mot d’ordre de grève. Parce que toutes les procédures ont été respectées pour que nous allions en grève. Donc, les discussions ont commencé les responsables des opérations ont continué à faire un forcing au niveau des travailleurs pour leur demandé d’aller prendre les bus. Et nous en tant que syndicalistes nous étions dans notre droit de dire de ne pas prendre les bus puisque nous sommes en grève. Les travailleurs nous ont écouté. Ils (responsables) ont demandé à l’Eco 4 de la Gendarmerie de Matoto d’intervenir pour chasser les syndicalistes afin que les travailleurs puissent prendre les bus. C’est ce que commando et son équipe ont fait. Les gendarmes sont venus dans la cour, on a échangé, ils ne nous ont pas compris. On leur a expliqué la cause de ce que nous sommes en train de faire mais ils ne nous ont pas compris puisqu’ils sont sous l’ordre d’une autorité. On leur a donné de l’argent aussi, ils sont intervenus. Moi j’ai trouvé une cachette quand même dans la cour d’abord avant de remonter dans mon bureau. Les gendarmes me cherchaient partout dans la cour, ils ne m’ont pas retrouvé. Je suis allé ouvrir le bureau, m’enfermer là-bas. Ils ont pris quelques syndicalistes et travailleurs qui étaient présents », a expliqué le secrétaire général du syndicat des travailleurs d’Albayrak, Aboubacar Mariam Fofana en précisant que 36 syndicalistes et travailleurs parmi lesquels 15 receveuses dont certaines en début de grossesses sont détenues à l’Eco 4 de Matoto.

En dépit de la grève, des bus ont pu circuler. D’après Aboubacar Mariam Fofana, comme c’est le même groupe, la dame en charge de la communication de la société a fait appel aux chauffeurs des camions de ramassage d’ordures, moyennant de l’argent.

« La dame (chargée de communication d’Albayrak transport) a déboursé de l’argent pour aller prendre les gens qui ramassent les ordures à Conakry. Ce sont ces conducteurs-là qui sont venus monter dans nos bus pour les faire sortir. Il y a eu des encaisseurs qui ont été transformés en receveurs pour vendre les billets dans les bus. Il y a eu des responsables d’encaissement qui se sont transformés en contrôleurs pour être dans les bus et contrôlés. Donc, ce n’est pas un équipage normal qui était dans les bus pour sortir. Et ces travailleurs ont reçu en fin de journée (chacun) 50 000 GNF et c’est ce que nous nous avons demandé. Ils sont incapables de payer les travailleurs à 50 000 GNF par jour. Mais hier lorsqu’ils ont pris des travailleurs ailleurs, ils les ont payés à 50 000 GNF », a-t-il dénoncé.

Tout en rappelant qu’ils sont allés dans la cour pour se faire entendre, pas pour empêcher la sortie des bus, le syndicaliste rejette les accusations portées contre eux par rapport à la casse de certains bus.

Il a également martelé qu’aussi longtemps que leurs revendications ne seront pas prises en compte, la grève continuera.

Mamadou Macka Diallo

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