Depuis la publication du Décret Présidentiel D/2002/PRG/CNRD/SGG du 13 mai 2022 du Président de la Transition, Colonel Mamadi Doumbouya, ordonnant le transfert à la Lonagui de toutes les formes de paris, que n’a-t-on pas écouté, entendu, lu comme rodomontades debagoulées sur les réseaux sociaux, radios locales de la société Guinée Games elle-même et de ses recrues reîtres recrues composés de scribouillards, artistes, troubadours ?
Le ridicule ne tue pas. Fort heureusement. Ce vendredi de veille des longs couteaux, sur un site très proche, on apprend le revirement à 1000 degrés de Guinée Games sacrifiant sur le champ de bataille ses boutefeux :
« Dans l’actuelle divergence d’interprétation qui nous oppose à la Lonagui, nous tenons à signifier à l’opinion nationale que nous ne cautionnons et ne soutenons aucune action qui se ferait en notre nom et qui aurait pour but de ternir l’image des autorités ou de leur capacité de gestion dans le secteur des jeux en Guinée. Ces actes de surcroît, terniraient aussi la réputation de notre propre société. Il n’a jamais été non plus question pour nous de contester le décret du 13 Mai 2022, mais plutôt nous essayons de défendre notre compréhension du décret dans son article 3 alinéa 2. Nous condamnons donc, avec la plus grande énergie, les insultes, les dénigrements et autres discours non respectueux, quel que soit le support ou la forme, qui pourraient être proférés en notre nom par des personnes mal intentionnées ou mal informées… »
OUF. Jeter le manche après la cognée. On serait tenter de le dire. Les premiers résultats de l’inéluctable transfert des activités visées dans le décret à la Lonagui donnerait lieu à des écarts importants entre les montants perçus désormais et ceux déclarés toujours par Guinée Games. Un tel cas de figure commandite un audit approfondi sur la réalité des chiffres.
Guinée Games de Mamoudou Cissoko ou Mamoudou Souare Antonio pense-t-elle sincèrement que les Guinéens sont de faible esprit au point d’oublier de sitôt toutes ses manipulations, ses insinuations, ses menaces, diffamations, blasphèmes éructées sur des autorités de la Transition tels que le ministre secrétaire général, Amara Camara, la nouvelle direction de la Lonagui traînés dans la boue dans les tranches d’émissions consacrées.
Quels intérêts ont ces artistes, scribouillards, baveux, blogueurs de se déchaîner sur tous ceux qui ont pour seul tort d’être des commis à l’application d’un Décret Présidentiel visant la redirection vers l’intérêt national des exorbitantes recettes de jeux de loterie empêchées près de 20 ans par une poignée d’individus sans aucun effet sur le développement socio-économiques de la Guinée s’ils n’étaient pas remplumés par ceux là ?
A qui s’adressaient les menaçants communiqués et spots publicitaires régulièrement diffusés depuis le décret présidentiel sur une chaîne de radio vantant « les mérites du meilleur investisseur africain » Antonio Souaré résolu à ne plus se laisser faire en Guinée ? Qu’est ce qui pourrait bien motiver cet embusqué « observateur » embecqué pour pondre : « CE SERAIT NON SEULEMENT UN DÉNI DE DROIT MAIS UNE FAUTE POLITIQUE ».
Car il ne faut pas perdre de vue l’intérêt national, l’image de la Guinée. L’Afrique en général et la Guinée en particulier ont besoin d’investisseurs et ces derniers doivent être convaincus que personne ne viendra confisquer le fruit de leurs efforts. La Guinée a des potentiels exceptionnels, Qui viendra investir en Guinée si le Droit est bafoué d’un simple trait de plume ?
La réponse est claire : Personne. »
De quelle planète est tombée cet autre pyromane pamphlétaire mercenaire dytirambique sur Antonio pour offenser le Président du CNRD et appeler à la rébellion contre la politique de refondation:
« Dans quelques années, le président du CNRD prend un décret visant l’expropriation et l’accaparement de Guinée Games, un joyau de l’économie guinéenne, le fleuron de son secteur privé. On enchaîne mesures et actions destructrices.
C’est comme une pulsion irrépressible. On détruit tout : l’administration publique, les carrières personnelles, le bien-être familial, le pouvoir d’achat, les maisons, la classe politique, la place de la Guinée dans le concert des nations, l’indépendance de la justice, le secteur privé, l’économie sociale, l’économie minière, l’économie nationale, l’investissement, le désir d’entreprendre et de bâtir… et quoi encore d’ici 2025 et peut-être bien au-delà !
Une perspective cauchemardesque pour la suite de la Transition, vu les prémices d’une fonction suprême usurpée, dont on se demande si elle sera restituée ou non au peuple et par la démocratie. Déjà une lame de fond s’agite dans les profondeurs de la masse informe et noire qu’est le peuple affamé et aux confins de la misère.
À la grogne politique s’ajoute le mécontentement social et la colère d’une jeunesse et de femmes pas prêtes à voir Guinée Games, leur Guinée Games, volée et anéantie par l’incapacité totale où sera l’État, à travers la Lonagui, d’assurer non seulement sa survie mais également toutes ses actions caritatives dont une foule de nécessiteux a besoin comme de l’air. Tous ces gens sont attachés à Guinée Games comme à la prunelle de leurs yeux.
Que le CNRD envoie ses éclaireurs dans les quartiers et dans les chaumières pour tâter le pouls. Les jeunes et les femmes se sont tressé un cotte de maille et veulent en découdre avec l’État qui a déçu toutes les espérances par les promesses non tenues, la persécution des élites ainsi que la faim et le dénuement auxquels il a réduit le peuple. Quant à Guinée Games, ils sont prêts à la défendre par tous les moyens possibles et imaginables contre l’arbitraire et la cupidité. La perspective est effrayante. Si l’on en doute, que l’on essaye. Que l’on essaye seulement ! «
Ces « manifestations » contre le décret présidentiel étaient-elles spontanées ? Avec ce communiqué de rétropédalage, à louer tout de même, Guinée Games commet la naïveté de ne pas se rappeler de s’être réjouie dans ses nombreux communiqués de défiance du Décret Présidentiel signés de son administrateur Mamoudou Sissoko d’un vaste mouvement à l’instar de celui du 1er août 2022 :
« Nous en profitons d’ailleurs pour remercier l’ensemble de nos soutiens, avocats, juristes, journalistes, blogueurs, influenceurs, artistes ou simples citoyens, pour leur aide et les précieux conseils fournis. »
Les observateurs osent croire que Guinée Games, après avoir toujours refusé la main tendue de la Lonagui, a enfin intégré le bien-fondé et l’irréversibilité du Décret Présidentiel en faveur pas de la poche d’un groupe mais de la Guinée toute entière et appellera, si ce n’est tard, ses soudrilles à brandir le mouchoir blanc.
Mamoudou Kouloubaly