À Bissau, des tirs nourris ont ont retenti, dans la nuit du jeudi 30 novembre au vendredi 1er décembre, aux abords d’une caserne du sud de la ville où se sont retranchés des éléments de la garde nationale. Ce détachement a tenté – dans la soirée – de libérer un ministre et un secrétaire d’État qui se trouvaient en garde à vue dans les locaux de la police judiciaire avant de se retrancher dans cette caserne. Les forces spéciales ont tenté de donner l’assaut avant d’interrompre l’opération pour laisser place à des négociations. Celles-ci semblent avoir échoué, car les tirs ont repris dans la matinée.
Vers 22 heures, le 30 novembre au soir, des éléments de la garde nationale ont fait irruption dans le locaux de la police judiciaire pour en extraire le ministre de l’Économie et des finances, Souleiman Seidi et le secrétaire d’État au Trésor public, Antonio Monteiro qui s’y trouvaient en garde à vue pour des soupçons de malversations.
Calme précaire
Ces éléments de la garde nationale sont parvenu à exfiltrer les deux responsables, les ont conduit vers une destination inconnue, puis se sont retranchés dans une caserne du quartier de Santa-Luzia dans le sud de Bissau. Après plusieurs tentatives de médiations, les forces spéciales sont intervenues. Des tirs d’armes lourdes ont été échangés avant le retour à un calme précaire désormais rompu par de nouveaux tirs ce 1er décembre au matin.
Dix millions de dollars
Ces événements interviennent alors que le président bissau-guinéen Umaro Sissoco Embalo est à Dubaï où il participe à la COP28. On ignore donc toujours pour l’heure où se trouvent le ministre et le secrétaire d’État, au cœur d’une polémique sur un retrait de dix millions de dollars des caisses de l’État. Interrogé sur le sujet par les députés, lundi, le ministre des Finances avait affirmé que ce retrait était légal et qu’il était destiné à soutenir le secteur privé du pays.
RFI