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Guinée: des acteurs de la société civile échangent sur le tripatouillage constitutionnel

Un panel sur la problématique de l’alternance et le rôle de la société civile dans la promotion des principes démocratiques en Guinée a été animé ce mercredi 22 mars au siège de la Maison de la démocratie et des droits de l’homme (M2DH). L’initiative est du mouvement Tournons la Page (TLP) et intervient dans le cadre d’une campagne citoyenne pour la limitation des mandats présidentiels.

La rencontre a réuni des représentants de certaines organisations de la société civile guinéenne et des étudiants.

Moussa Soumaoro, coordinateur de la campagne TLP en Guinée, a expliqué les constats faits par son organisation sur la thématique, avant de décliner l’objet de ce panel.

“La campagne citoyenne qu’on est entrain de mener c’est une campagne panafricaine dans plus de 10 pays où les antennes de TLP sont implantées. Mais pour le cas précis de la Guinée, vous savez la limitation du mandat présidentiel est une disposition consacrée par nos différentes constitutions. Dans les années 2001 et tout récemment dans les années 2020, on a constaté vraiment qu’il y a violation de ces principes là avec toutes les conséquences que cela a abouti. 

Il était important pour nous de contribuer à la mobilisation citoyenne pour que vraiment les citoyens sachent que vraiment c’est aussi de leur responsabilité de participer à la défense de ce principe-là.  C’est pourquoi nous avons organisé aujourd’hui cette rencontre entre les organisations de la société civile et les étudiants”, a-t-il expliqué.

Dr Ramadane Diallo, enseignant chercheur était l’un des conférencier. Il a donné aussi son point de vue sur la question.

“Le tripatouillage de la constitution est une violation flagrante du principe de limitation des mandats. Ce principe est devenu sacro-saint aujourd’hui dans les démocraties africaines. En tout cas plusieurs pays l’ont consacré dont la Guinée depuis au moins 1990. Ces tripatouillages ont pour cause essentiellement, dans un premier temps, la vulnérabilité de notre système politique, l’impuissance aussi des organisations sous-régionale, africaine qui ont du mal à appuyer les acteurs nationaux dans la lutte justement, contre ces tripatouillages constitutionnels. 

Mais sur le plan interne aussi il faut noter la faiblesse des contres poids à l’exécutif. Ces contre poids sont essentiellement le pouvoir législatif dans un premier temps qui est le tout premier contre poids à l’exécutif donc, aux dirigeants et l’autre contre poids fondamental c’est le pouvoir judiciaire notamment les Cours constitutionnelles puisque c’est les constitutions le plus souvent qui sont tripatouillées. Donc, c’est la Cour constitutionnelle qui est la gardienne de ses constitutions, (…)”, a laissé entendre Dr Ramadan Diallo, enseignant chercheur.

Diop Ramatoulaye 

666-75-16-10

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