Guinée: Des rapatriés en colère, interpellent l’OIM sur leur situation

Ce mercredi, 24 novembre 2021, une dizaine de jeunes migrants Guinéens rapatriés  manifesté au camp de l’Organisation Internationale de la Migration (OIM) à Taouyah (Conakry) pour réclamer l’argent qui leur a été promis par ladite organisation. 

 
Ils sont au nombre de 472 rapatriés qui ont foulé le sol guinéen en provenance de différents pays à travers le monde, il y a plus d’un mois. Ils seraient tous concernés par la même situation.
 
Notre rédaction est allée à leur rencontre. Aboubacar Diallo, l’un d’entre eux, nous a expliqué que l’objet de leur mobilisation est de « revendiquer leur droit » et non d’offenser qui que ce soit.
 
« Nous sommes là pour savoir comment notre dossier bouge à l’OIM. Parce que depuis qu’on a fait le retour, moi je suis venu de la Libye et il y a certains qui sont venus de l’Algérie. Le jour où on est venu ici, on nous a enregistré, on nous a donné des petits pains avec un téléphone de 500 000 GNF. On a apprécié tout ça. Mais depuis quand? Pour moi ça fait un mois et quelque. On n’a rien vu. Pas d’appels. Quand on appelle certains travailleurs (de l’OIM), on nous parle mal. Maintenant on est là moi j’ai quitté la Libye où j’ai vécu quelques années et je retourne zéro. Maintenant l’OIM qui devrait nous aider, ils ont promis treize millions (13 000 000 GNF) pour chaque immigré. Il y a certains immigrés ici ça fait un an, deux ans ils n’ont pas reçu leur prime. Nous, on est venu ce matin pour exprimer notre colère. On a pu échanger avec un Monsieur Camara pour qu’il nous explique comment ça se passe mais rien! Parce que c’est une attente encore. Est-ce que tu peux quitter jusqu’en Algérie, en Libye et revenir sans rien. Et le peu qu’on doit prendre pour commencer à travailler on n’arrive pas à récupérer ça. Comment on va faire? Normalement, c’est de deux à trois semaines (la durée). Parce que vers Sierra Leone c’est comme ça. J’ai un ami qui a quitté Sierra Leone pour venir ici parce qu’on s’est connu au Niger au camp de l’OIM. (…) Trois semaines après il a reçu 17 000 000 là-bas, il a commencé son business. L’appel que nous avons à l’endroit de l’OIM, c’est qu’elle nous aide. On est pas venu ici pour faire une manifestation ou bagarre. On est là pour revendiquer notre droit en fait. Parce que nous sommes à la maison, on ne travail pas. C’est ma maman qui m’a donné le transport pour venir ici. J’habite jusqu’à 36. Il y a beaucoup parmi nous qui ont été rapatriés de l’Algérie dans leur chantier en train de travailler… Maintenant trois, quatre mois rien! Est-ce que cela va encourager ceux qui sont là-bas de revenir? C’est dommage », a expliqué Aboubacar Diallo migrant rapatrié.
 
 
« On a pu échanger avec Monsieur Camara. Il nous a adressé de bonnes paroles parce que c’est comme ça en Guinée. On promet et il n’y pas d’actions concrètes derrière. Après il a pris nos noms au nombre de cinq (5) avec nos codes de cartes OIM, certains n’ont pas donné. On ne sait pas pourquoi il a pris ça. Il a dit qu’il va donner à leur chef pour expliquer, il va expliquer quoi là-bas ? Parce qu’en Guinée ici on sait quand tu touches à quelqu’un là où il travaille peut-être il a une autre intention. Je ne sais pas hein! Je ne l’accuse pas », a-t-il ajouté.
 
 
Toutes nos tentatives pour recouper l’information auprès des responsables de l’OIM Guinée sont restées vaines. L’homme avec lequel ils (rapatriés) ont échangé nous a dit au téléphone qu’il n’est pas habilité à parler aux journalistes.
 
 
Mamadou Macka Diallo
666 660 366

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