Dans une décision rendue publique le 02 septembre dernier, le ministère de l’administration du territoire et de la décentralisation (MATD) a annoncé la suspension provisoire de la délivrance des agréments administratifs aux ONG et mouvements associatifs pour une durée de quatre (4) mois. La même décision stipule que pendant cette période, le renouvellement des agréments est subordonné à l’évaluation préalable par la DNARPROMA des actions réalisées sur le terrain par les organisations concernées et en lien avec les objectifs statutaires. Du côté d’une frange importante de la classe socio-politique, on trouve une façon d’empêcher l’expression des libertés publiques. Cette décision intervient quelques jours avant la manifestation appelée par les Forces Vives de Guinée (FVG) pour exiger entre autres le respect du calendrier de la transition, l’arrêt des harcèlements politico-judiciaires, le rétablissement des médias dont les licences ont été retirées et tant d’autres revendications. Notre rédaction a joint par téléphone le président de l’UDRP ce mercredi, 04 septembre 2024 pour parler de ces questions d’actualités. Pour Docteur Édouard Zoutomou Kpoghomou, cette décision du MATD est une violation des droits civiques.
« Nous nous trouvons les actes que l’on pose dans le sens de pouvoir empêcher les gens d’exprimer leur désir profond pour exercer le droit à l’expression des libertés publiques, une sorte d’entrave justement aux droits civiques. Nous pensons que ça ne se doit pas. Mais si le MATD s’aligne justement pour empêcher ces ONG de pouvoir faire ce qu’elles sont supposées faire, c’est qu’il (MATD) s’inscrit dans la continuation de pouvoir museler tout le monde, c’est ça. Ça commence au niveau des civils, ça va aller au niveau des politiques. C’est comme ça nous nous voyons les choses et nous pensons que c’est vraiment dommage », a déploré le leader politique.
Ce membre de l’Alliance Nationale pour l’Alternance Démocratique (ANAD) dit plus loin qu’il faut craindre ce qui adviendra au cas où l’objectif du MATD viserait éventuellement à retirer les agréments des partis politiques.
« Le problème c’est quoi? Ça ne sera pas une première s’il y’avait des actes de ce genre. Ce que nous savons, c’est que les ONG ne sont pas des formations politiques qui ont des militants. Les formations politiques ont des militants, des gens qui croient aux messages qui sont véhiculés par ces organisations politiques. Alors, si l’objectif visé par le MATD c’est pour retirer les agréments, nous l’avons vu depuis très longtemps. Seulement, ce sont les répercussions qu’il faut craindre. Parce que ce sont des militants qui vont vouloir effectivement s’exprimer d’une manière ou d’une autre », a laissé entendre Dr Édouard Zoutomou Kpoghomou.
Mamadou Macka Diallo
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