Dans le rapport qui a été remis, le mercredi dernier, au Président-Colonel Mamadi Doumbouya, les participants au cadre de dialogue inter-guinéen ont recommandé au gouvernement entre autres, la promotion des langues locales.
Si cette proposition est validée par les autorités guinéennes, le Français jusqu’à présent langue officielle du pays, deviendra une simple langue de travail. Mais avant, il convient de relever qu’il y aura problème si l’on ne prend pas garde.
En effet, la Guinée compte au moins vingt langues nationales. Les langues plus parlées par contre sont: Sossokhui, le Poular, le Manikakan, le Kpèlèwo, le Kissié, Lomagoï.
Donc même si la Guinée a l’expérience de la première République à travers l’enseignement primaire dans les langues nationales, le fait que les mentalités ont changé, les discours politico-ethniques ont façonné les esprits, l’Etat pourrait avoir des difficultés à promouvoir les langues locales.
Tout d’abord l’Etat n’a pas les moyens de faire face à la vingtaine de langues locales. En se disant aussi de prendre les plus parlées, il va avoir un sentiment d’exclusion, voir de mépris chez les locuteurs des autres langues locales. Et on aurait crée une opposition où il n’en fallait pas.
Conséquence, au lieu d’unir les Guinéens, la promotion des langues locales risque d’engendrer de nouvelles frustrations dans la société guinéenne. Or depuis le changement de régime intervenu en 2021, l’objectif recherche c’est l’unité.
A l’Etat de faire alors en sorte que la mise en œuvre de cette recommandation n’aille pas à l’encontre du vivre ensemble recherché par les Guinéens dans leur majorité.
GS
