L’utilisation des drones sera bientôt réglementée en Guinée. Un atelier sur l’implémentation et la réglementation de la filière drone s’est ouvert ce mercredi, 05 juillet 2023, dans un complexe hôtelier de Conakry. C’est le ministre de l’Enseignement technique, de la formation professionnelle et de l’emploi qui a présidé le lancement des travaux.
Alpha Bacar Barry était en compagnie du ministre d’État délégué à la Défense nationale, Aboubacar Sidiki Camara, du ministre d’État en charge de la Sécurité et de la protection civile, Bachir Diallo, du ministre des Transports, Félix Lamah, et du représentant résidant du PNUD en Guinée.
Au cours de ces travaux, qui vont durer trois jours, le document du projet et le cadre juridique de l’exploitation des drones en République de Guinée seront présentés. Selon le ministre de la Sécurité et de la protection civile, cet atelier vient à point nommé, parce qu’il permet de combler le retard de la Guinée dans ce domaine.
« Dans ce monde en perpétuel changement, nous devons saisir les occasions qui s’offrent à nous pour aller de l’avant et toujours de l’avant. Pour nous, il s’agit d’aller le plus vite que possible à l’essentiel dans la concrétisation de ce processus d’autant plus que notre pays paraît un peu en retard dans l’usage et le cadre légal de l’exploitation de ces petits avions télépilotés communément appelés drones, contrairement aux pays voisins comme la Côte d’Ivoire, le Sénégal, où depuis 2019, il y a une réglementation en vigueur dans l’exploitation de ces aéronautes télépilotés. Cet atelier vient donc à point nommé », a déclaré le Général Bachir Diallo.
De son côté, le ministre des Transport, Félix Lamah, a expliqué que cette réglementation permettra à la Guinée de bénéficier des multiples avantages qu’offrent les drones.
« Cet atelier est une opportunité de former de nombreux jeunes pour développer le secteur des drones qui constitue à la fois une activité socioprofessionnelle et innovante. Les drones trouvent de multiples applications telles que la surveillance des forêts pour lutter contre les incendies par exemple, l’agriculture pour surveiller les cultures et ajuster les traitements qui vont avec, ainsi que des utilisations environnementales, de sécurité et de cartographie, j’en passe.
Il est donc essentiel pour nous d’adapter cette réglementation aux nouveaux usages afin de favoriser l’innovation, tout en assurant la sécurité des biens et des personnes qui sont survolés ainsi que le respect de la vie privée qui est un aspect important pour nous dans le cadre de cette réglementation », a fait savoir le chef du département des Transports.
Pour sa part, le ministre de l’Enseignement technique, de la formation professionnelle et de l’emploi, Alpha Bacar Barry, a indiqué que l’objectif ultime de ce travail est de permettre à la Guinée de fabriquer ses propres drones.
« Ce qui m’importe et ce qui est intéressant pour les uns et les autres, c’est surtout comment on peut nous-mêmes fabriquer nos drones, opérer nos drones et faire en sorte que le développement s’accélère dans certains secteurs à travers le drone. Je pense que nous sommes sur la bonne voie, nous allons commencer par interagir, échanger et rendre clair les textes, les rendre durables, et surtout mettre en place ce mécanisme de consultation et de dialogue interactif entre les différents départements ministériels avec l’aide des partenaires techniques et financiers.
Mais je plaiderai aussi pour que nous ayons notre propre politique de drones guinéens et que nous puissions justement très bientôt les assembler ici, les fabriquer ici et participer à toute la réflexion et à toute la conversation mondiale sur le software dans l’utilisation des drones ».
Dans la réalisation de ce projet, la Guinée peut compter sur le soutien des bailleurs de fonds. Selon Luc Joël Grégoire, le représentant pays du Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) en Guinée, plusieurs acteurs ont déjà exprimé leur volonté d’investir dans la filière drones.
« Je voudrais aussi saluer le fait que ce cadre juridique institutionnel a été inscrit dans une démarche parfaitement inclusive avec une représentation forte du ministère des Transports et de l’AGAC (Autorité Guinéenne de l’Aviation Civile) qui ont apporté leur concours particulier à cette formalisation. Ce travail était constitué autour d’une synthèse sur les meilleures législations internationales. Et la Guinée dans ce projet, c’est sans doute le fruit d’une réflexion de grande envergure puisqu’elle s’est inspirée des meilleures législations et peut servir de modèle sur le continent et même ailleurs dans le monde (…).
Je voudrais rendre hommage au ministre de l’Enseignement technique, de la formation professionnelle et de l’emploi, parce que sur l’usage civil des drones professionnels, il a joué un rôle majeur. Connaissant parfaitement la matière pour soutenir le travail qui a consisté à regarder l’usage multisectoriel des drones que ce soit dans l’agriculture, dans l’industrie, les mines, les services. Cette interministérialité a permis aussi de formaliser le programme cadre, c’est un programme de référence.
Et je dois dire que les bailleurs de fonds, d’abord les banques de développement : la BAD, la Banque mondiale, la BID, la BADEA, ont toutes salué et se sont inscrites dans une perspective de soutien à cette filière de drones vu les atouts qu’elle a. Et d’autres bailleurs de fonds ont émis aussi cette volonté de soutenir cette dynamique », a annoncé ce responsable onusien.
Mamadou Macka Diallo
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