Dans le bras de fer en cours entre les autorités de la transition et la presse guinéenne, un homme passe devant et s’illustre négativement plus que tout autre. C’est Ousmane Gaoual Diallo, le ministre des Postes, télécommunications et de l’économie numérique, également porte-parole du gouvernement. Il a été déclaré « ennemi de la presse » à l’issue d’une réunion convoquée par le syndicat de la presse professionnelle de Guinée (SPPG) ce lundi, 22 mai 2023, à Conakry.
« Tout média, qu’il soit une radio, une télévision, un site internet, qui avec des propos de nature à saper l’unité nationale, à attiser la haine communautaire, à soulever les uns contre les autres pour conduire à des drames dans notre pays, nous n’hésiterons pas à fermer le média et à en assumer toutes les responsabilités ». C’est la déclaration du ministre des Postes, télécommunications et de l’économie numérique qui a mis le feu aux poudres.
En effet, cette sortie d’Ousmane Gaoual Diallo est intervenue dans un contexte marqué par des atteintes graves de la liberté d’expression et celle de la presse en particulier en Guinée, avec notamment le cambriolage des installations du Groupe Afric Vision, le brouillage des ondes de la radio FIM FM et la restriction de l’accès à plusieurs sites d’informations et aux réseaux sociaux. Face à cette situation, le syndicat et les organisations professionnelles de la presse se sont retrouvés ce lundi, à Conakry.
A l’issue de la rencontre, ils ont déclaré le ministre Ousmane Gaoual Diallo « ennemi de la presse guinéenne », avant d’annoncer plusieurs décisions fortes visant à défendre la liberté de la presse. Il s’agit du boycott de toutes les activités du gouvernement et les autres organes de la Transition jusqu’à la levée de toutes les restrictions ; l’organisation d’une journée sans presse le mardi 23 mai 2023 (de 5h à 00h) ; l’organisation d’une marche de protestation le jeudi 1er juin 2023 sur toute l’étendue du territoire national, etc.
Guinee114