Guinée: “L’optimisme du 05 septembre 2021 commence à se transformer en pessimisme” (opinion)

La transition guinéenne bat son plein, pourtant elle n’a jamais semblé terne et éloignée des enjeux sociétaux, alors que le monde traverse des crises majeures. 

 
L’absence de débat sur le fond des sujets notamment la durée de la transition pourrait pousser la société guinéenne vers une nouvelle crise politique.
 
Après huit mois de transition, je m’inquiète de voir l’exécutif guinéen prendre des grands choix sans les prendre comme si c’était un pays qui refusait de parler de son avenir parce qu’il a peur. L’optimisme du 05 septembre 2021 commence à se transformer en pessimisme au fait que les Guinéens sont malheureux mais aussi au fait que cela ne peut aller que plus mal.
 
L’avènement du CNRD aurait pu être l’occasion de réfléchir sur notre modèle, c’est-à-dire l’économie de la vie ( les secteurs principaux qu’il faut relancer, la santé, l’éducation, le digital, la sécurité). 
 
Nous saisirons cette occasion pour la mettre dans le cœur du programme de l’UCG pour les échéances électorales à venir. Nous proposerons des réformes dans notre futur programme pour changer les choses et améliorer la vie de nos compatriotes.
 
Travaillons pour remettre les enjeux de la société guinéenne au premier plan en débattant du fond des sujets en dehors des campagnes électorales. Je suis persuadé qu’il faut provoquer des débats sérieux, faire des grands colloques sur l’avenir de l’éducation, de la santé, de la sécurité pour mobiliser l’opinion dans la réflexion. Et certains me diront que cela peut être vue comme un débat d’intellectuels? Cela ne concerne pas que les intellectuels. Tous les gens sont capables de réfléchir et de prendre des décisions aujourd’hui. Les politiques ne doivent pas sous estimer le peuple.
 
Il y a dans la société guinéenne, comme dans beaucoup d’autres, une grande pauvreté. Il y a en Guinée une colère qui commence à prendre de l’ampleur et qui pourrait déboucher sur une nouvelle crise politique si on n’est pas capable de la canaliser vers plus de justice sociale.
 
La Guinée est consciente de l’injustice dans laquelle elle se trouve, du déclin de la mobilité sociale et toute une série de choses qu’il conviendrait de réformer pour sortir de l’impasse. On est dans un stade de l’humanité qui est soit un abandon, une résignation à notre sort parce que les problèmes seraient considérés comme trop vastes pour être résolus, soit une mobilisation générale pour sortir du fatalisme et promouvoir l’économie de la vie. C’est cette bataille là que l’UCG doit mener à mon avis dans les mois et années à venir pour les Guinéens et avec les Guinéens. 
 
Yéro Baldé depuis la France
Troisième vice-président de l’UCG 

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