Depuis quelques jours, le Colonel Mamadi Doumbouya est la cible de plusieurs tirs croisés venant des QG de quelques partis politiques. Il est voué aux gémonies pour des intentions qu’on lui prête. Rien que des intentions, tout tient au conditionnel.
Malgré les garanties offertes par la charte de la transition à savoir que ni le président ni les membres du gouvernement ne seront candidats à rien, l’homme du 05 Septembre serait soudainement devenu un assoiffé du pouvoir. Un parvenu dont la seule ambition est de siphonner tous les trésors de la République pour son compte et celui d’une prétendue dynastie militaire à sa solde. Le colosse des forces spéciales ne serait en fait, qu’un despote qui déroule sa gouvernance à vue, sous le prisme d’un népotisme ambiant. Faut-il sonner le glas de ces calembredaines ou laisser couler ?
Il est temps de dire ça suffit : ne tirez pas sur le Colonel Mamadi Doumbouya ! Diable ! On ne se fait pas appeler Président de la Transition quand on ambitionne de rester au pouvoir ad vitam aeternam. Il arrive au peuple de Guinée, tout comme à plusieurs autres dans le monde, des moments de pause dans le rappel mémoriel des événements qui ont jalonné son évolution, mais il n’est guère amnésique.
En 2010, des leaders politiques, caressant le rêve possessif d’occuper le fauteuil présidentiel, ont passé outre les accords de Ouagadougou, en bâclant le processus d’assainissement que le capitaine Moussa Dadis Camara et son équipe avaient entamé. L’ordre des élections a été inversé, parant au plus pressé. Chacun d’entre eux s’étant vu devenir en songe Président, tout beau, tout clinquant, a fait des pieds et des mains pour pousser le CNDD à l’irréparable.
Les conséquences ont été désastreuses, puisque celui qui a accédé au pouvoir, n’ayant pas trouvé d’institutions fortes, des antécédents en termes de réformes administratives et de moralisation de la vie publique, s’est mué en unique maître du jeu, s’arrogeant le droit de vie et de mort sur ses concitoyens. Les images lugubres des jeunes manifestants tués sont encore fraîches, les cimetières de l’axe et les fosses communes de N’zérékoré sont là pour nous rappeler que celui qui n’a pas compris et tiré les leçons de l’histoire est condamné à la reproduire. Les mêmes causes ne sauraient produire des effets contraires.
Le Colonel aurait l’intention d’écarter de ‘’vieux’’ leaders aspirant à briguer la magistrature suprême.
Encore une autre fadaise ! Le Colonel Mamadi Doumbouya n’a pas choisi les représentants des partis politiques encore moins ceux des entités socio-professionnelles au CNT. Ils sont le fruit de l’ensemble des composantes nationales. Ces choix sont les fruits de ces mêmes leaders qui crient au loup et prêtent allègrement des intentions malsaines au Chef de l’Etat.
Le CNT est cette entité qui proposera un chronogramme sur la durée de la Transition et rédigera une nouvelle constitution qui sera soumise à l’approbation du peuple souverain.
Le Colonel Mamadi Doumbouya ne décide donc pas du contenu de cette nouvelle constitution, encore moins de ceux qui doivent ou pas concourir aux élections à venir.
Il n’est ni candidat ni parrain d’un quelconque candidat. Le Peuple est celui qui décidera librement de la marche à suivre.
La CRIEF fait-elle peur ?
Il est évident que depuis son installation, cette institution qui devra nettoyer les écuries d’Augias, crée de l’insomnie chez de nombreux prévaricateurs présumés des deniers publics. Des dossiers relatifs aux crimes économiques commis au temps de feu General Lansana Conté expliquent tout ce cancan colporté à souhait par ceux qui ont des choses à se reprocher.
Et pourtant, la CRIEF n’agit pas à la tête du client, elle n’est pas téléguidée, son piédestal, c’est le droit. Les crimes de sang et les crimes économiques seront passés au crible, car c’est un élément essentiel du processus de refondation du pays.
Cette Transition ne sera pas bâclée, elle ne sera pas une autre occasion ratée, le peuple a payé un lourd tribut pour que des ambitions politiques personnelles n’assombrissent pas son devenir.
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Camara patriote
