En Guinée, le constat révèle que les sujets autour de la thématique migratoire sont moins abordés dans les médias. C’est pour inverser cette tendance que Canal France International, l’agence française de développement des médias, a outillé une vingtaine de journalistes guinéens sur la couverture médiatique des questions liées à la migration.
La formation, qui s’est déroulée du 12 au 23 juin 2023, s’inscrit dans le cadre du projet « Dialogues Migration », mis en œuvre en Guinée, au Niger, en Mauritanie et en Guinée Bissau. Les participants étaient constitués en deux groupes. Le premier a été formé sur « L’éthique et la déontologie autour de la migration » (du 12 au 17 juin) et le second sur « Le fact checking » ou la vérification des informations sur la migration (du 19 au 23 juin).
Selon les facilitateurs, l’objectif est de permettre aux journalistes de ces différents pays de comprendre la thématique migratoire, de l’intégrer dans leurs pratiques quotidiennes, mais aussi de pouvoir vérifier (fact checker) les informations liées à la migration.
« Nous avons organisé ces formations pour permettre de redéfinir la pratique autour de la question migratoire. En amont de ce projet,, il y a eu une étude dans laquelle il est clairement mentionné que le traitement médiatique autour de la migration, notamment en Guinée, ça n’occupe pas une grande place au sein des rédactions. Donc il fallait, à travers cette formation, essayer de sensibiliser les journalistes mais aussi de les outiller sur les techniques de vérification des faits autour de la migration, de l’éthique mais aussi de la déontologie en lien avec la thématique de la migration », a expliqué Sally Bilaly Sow, un des facilitateurs.
« Nous espérons que le traitement médiatique autour de la migration va progressivement changer, ça va être de façon dynamique. Et pendant les prochains mois, les résultats des différents travaux seront présentés à Conakry. Nous comptons sur les bénéficiaires de cette formation pour être les futurs ambassadeurs de la bonne information autour de la question migratoire, mais aussi de la lutte contre la désinformation », a-t-il fait savoir.
Les participants à cette formation ont été sélectionnés suite à un appel à candidatures. Alpha Oumar Diallo, Directeur général de Djoma FM Labé, s’est réjoui d’être sélectionné. Il a aussi remercié les organisateurs et les facilitateurs pour la qualité du contenu.
« Après plus de dix ans de carrière, je n’avais jamais traité un sujet lié à la migration. C’est pourquoi dès que j’ai vu l’appel à candidatures, je n’ai pas tardé à postuler. Cette formation a été vraiment une aubaine. Ça nous a permis de nous rappeler de certaines terminologies, de savoir placer les termes dans leur contexte et surtout de savoir aborder les migrants. On a aussi vu le fact checking qui est un autre genre journalistique, mais qui demande assez de moyens, plus de courage, beaucoup plus de temps, assez de réflexion, et qui commande une course de fond et non une course de vitesse.
On a été formés pour vérifier toutes les informations liées à la migration. Il y a des personnes qui, intentionnellement, mettent des informations erronées sur les réseaux sociaux pour orienter une certaine opinion. Nous avons été outillés sur comment vérifier ce genre d’informations pour permettre de donner une bonne information au public. On a aussi vu des outils qui nous permettent d’analyser des photos, vidéos ou propos sur les réseaux sociaux afin de différencier le vrai du faux », s’est-il félicité.
L’autre pan de cette formation, c’est la mise en place prochaine d’un réseau de journalistes sur la migration en Guinée.
Diop Ramatoulaye
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