La stratégie nationale de développement du secteur de l’artisanat assortie d’un plan d’action prioritaire et d’une stratégie de mobilisation des ressources a été lancée ce vendredi 23 septembre à Conakry. La cérémonie de lancement a connu la présence des ministres de la Culture, du Tourisme et de l’Artisanat; de l’Information et de la Communication; de l’Enseignement pré-universitaire et de la Recherche scientifique, les différentes fédérations et groupements des artisans et des institutions partenaires. Ce travail attendu est la suite logique de la lettre de politique de développement de l’artisanat conçue en 2001.
Elhadj Boubacar Fofana, président de la fédération nationale des artisans de Guinée a mis l’occasion à profit pour égrainer quelques préoccupations des artisans Guinéens. Il s’agit notamment du manque de village artisanal à Conakry pour l’accessibilité des étrangers aux produits artisanaux à l’instar des autres pays, la création d’une structure de financement spécialisée, le manque d’accès aux commandes publiques, le manque d’appui technique et financier des artisans lors des foires et expositions, le problème de déguerpissement des ateliers artisanaux sur toute l’étendue du territoire national, la création des ateliers de formation, production pour le confectionnement pratique des apprentis des artisans, le renouvellement des équipements de production et des infrastructures artisanales.
« …nous sollicitons auprès du gouvernement, la prise en compte de l’octroi au moins de 20% de la commande publique aux artisans (confection de tables bancs, production des outils et des machines agricoles post récoltes …) accorder un fort taux à l’artisanat dans le budget national d’investissement, prévoir dans l’urbanisation de la Guinée des zones artisanales à l’image des zones industrielles, assurer la formation et l’accompagnement des artisans dans leurs différents projets. La continuation de la construction des centres artisanaux et leurs équipement dans les régions, préfectures et communes, l’appui technique et financier des artisans dans les foires et expositions nationales et internationales, la mise en place d’un financement adapté au secteur de l’artisanat, assister les femmes artisanes dans les projets spécifiques à l’Etat dédiés aux femmes et la mise en œuvre des programmes de l’apprentissage urbain et péri-urbains sous l’égide du gouvernement avec l’OIF, faire de la digitalisation des produits artisanaux pour la visibilité et les achats en ligne…. », a déclaré le président de FENAG.
Pour sa part, Alpha Soumah « Bill de Sam », ministre de la Culture, du Tourisme et de l’Artisanat s’est félicité du lancement de ce programme qui porte sur les dix prochaines années.
« La mise en place de ce programme donnera une orientation claire sur tous les projets et activités de développement et de promotion dans le secteur de l’artisanat pour les dix prochaines années et suivront sa finalisation. De nos jours, les énormes chantiers de construction des villages artisanaux de Kindia, Labé et Lola sont issus du schéma directeur de la lettre de politique du développement de l’artisanat. En tenant compte de l’importance socio-économique de ce secteur, on se rend facilement à l’évidence qu’il fournit 40% de la production manufacturière à une population à faible pouvoir d’achat, occupe 15 à 20% de la population active du pays et reste le deuxième secteur pourvoyeur d’emplois en milieu rural après l’agriculture. Ce diagnostic signifie que l’artisanat est un puissant secteur porteur de croissance, de création d’emplois et de développement économique durable, jouant ainsi un rôle de premier plan dans la lutte contre la pauvreté. Certes, nous apprécions les efforts fournis par le gouvernement à l’endroit du secteur de l’artisanat en sous peu de temps mais les nouvelles émergences en matière de développement de notre secteur tel que la création de la chambre des métiers et de l’artisanat, la réalisation des villages artisanaux, la formation et le perfectionnement des acteurs nécessitent la mise en place des moyens financiers importants pour lesquels nous souhaitons humblement de l’assistance des partenaires au financement », a t-il sollicité.
Présidant la cérémonie au nom du Premier ministre, Aminata Kaba, ministre de l’Information et de la Communication a remercié tous les partenaires techniques et financiers qui accompagnent la Guinée dans l’élaboration de ce projet « afin que l’artisanat en Guinée rayonne à l’instar de ses pairs car nous savons tous que la richesse culturelle et l’artisanat sont quand-même au centre du développement d’un pays ».
« Il est temps donc que notre pays également soit doté de sa stratégie nationale pour que les artisans Guinéens puissent être reconnus sur la scène nationale et internationale mais aussi pour que la marque Guinée puisse prendre sa place dans l’histoire du monde », a déclaré Aminata Kaba, ministre de l’Information et de la Communication.
Diop Ramatoulaye
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