« Examen et adoption du document de programmation budgétaire pluriannuelle 2024-2026« , est le thème d’une plénière tenue ce lundi 28 août 2023 à l’hémicycle du palais du peuple. À l’unanimité, les membres du conseil national de la transition(CNT) ont adopté ledit document sous réserve que leurs recommandations vont être pris en charge, a constaté guinee114.com à travers un de ses reporters.
C’est honorable Fatima CAMARA, Rapporteure Générale du CNT qui a porté la voix de cet organe législatif en présence de plusieurs membres du gouvernement de la transition dont les ministres du budget, du Plan et de l’économie et des finances.
« Conformément aux dispositions des articles 13, 14 et 15 de la Loi Organique Relative aux Lois de Finances du 6 aout 2013 et l’article 12 du décret portant Cadre de Gouvernance des Finances Publiques du 31 octobre 2014, le Gouvernement a transmis au Conseil National de la Transition, le Document de Programmation Budgétaire Pluriannuelle 2024-2026 dans le cadre de l’organisation du Débat d’Orientation Budgétaire 2023.C’est dans le cadre de cette démarche de bonne gouvernance et de gestion démocratique que la commission du Plan, des Affaires financières et du Contrôle budgétaire a été saisie en qualité de commission de fond par la Conférence des Présidents du 10 Août 2023 à l’effet d’examiner ces documents de cadrage. Les travaux se sont déroulés en commissions et en inter-commissions du 17 au 27 août 2023 avec la participation effective des cadres des départements concernés et les partenaires économiques et sociaux« , a-t-elle entamé.
Parlant des recettes, Honorable Fatima a fait savoir qu’elles sont projetées à 108 131,81 Mds de GNF sur la période 2024-2026 et augmenteraient en moyenne de 11,75%.
« Ces recettes sont constituées de recettes fiscales pour 98 651,81 Mds, de dons, legs et fonds de concours pour 3 616,56 Mds et des autres recettes pour 5 863,44 Mds. Les recettes à mobiliser en 2024 devraient croître de 13,82% par rapport au PLFR 2023. Pour les années 2025 et 2026, les taux de progression seraient respectivement de 9,52% et de 14,93%, », a-t-elle précisé.
Pour ce qui est des depenses, elle indique qu’elles sont évaluées à 132 604,59 Mds de GNF sur la période, soit une évolution moyenne de 10,56%. Aux dires de cette conseillère, ces dépenses se décomposent en budget général pour 128 502,94 Mds (96,91%) et en Budget d’Affectation Spéciale (BAS) pour 4 101,65 Mds (3,09%).
« La mise en œuvre de ce Document d’Orientation Budgétaire pourrait être confrontée à un certain nombre de risques susceptibles de compromettre l’atteinte de ses objectifs. Ces risques sont d’ordre économique, politique et social aussi bien au niveau national qu’international« , a-t-elle laissé entendre.
Le CNT a apprécié l’absorption de plus de la moitié des dépenses d’investissements par les projets à caractère économiques qu’il trouve indispensable pour le développement du pays. Par ailleurs, pour qualifier le secteur social (santé, éducation, genre…), lutter contre les inégalités et promouvoir l’égalité des chances, il souhaite tout de même que le niveau des allocations budgétaires dudit secteur soit revu à la hausse.
Cette institution dirigée par Dr Dansa Kourouma soutient l’intérêt accordé aux infrastructures routières même s’il déplore la faible proportion des projets de pistes rurales pour le désenclavement des zones de production.
« Il rappelle donc que notre pays ne saurait atteindre l’autosuffisance alimentaire qu’à travers la connectivité de ses grandes zones de production aux marchés. Par conséquent, il invite le gouvernement à prioriser en matière d’infrastructures routières, les pistes rurales à travers des allocations budgétaires conséquents », a-t-elle renchéri.
Du constat du conseil national de la transition, il ressort que les chefs-lieux des régions administratives ont les taux de couverture en projet les plus élevés par rapport aux autres préfectures.
Le CNT déplore en revanche, le faible taux de couverture des préfectures les plus enclavées comme Kéréouané, Koundara, Yomou, Tougué…et invite conséquemment le gouvernement à en tenir compte.
À l’issue de l’examen du Document de Programmation Budgétaire Pluriannuelle 2024-2026, le CNT formule les recommandations suivantes: Prendre les dispositions nécessaires pour favoriser l’autosuffisance dans les secteurs de l’énergie et de l’eau ; Renforcer et accélérer la construction des infrastructures routières dans les zones à fort potentiel agricole et dans les localités où le problème de désenclavement se pose avec acuité ; Procéder à la création d’une banque agricole ; Revoir les prévisions de recettes budgétaires projetées en 2024 pour des raisons de sincérité budgétaire ; Réviser à la baisse la projection des soldes budgétaires vu la rareté des ressources de financement sur le marché financier national et international ; Doter suffisamment les services de protection civile en ressources budgétaires; Construire des écoles post-primaires pour des personnes vivant avec un handicap à Conakry et à l’intérieur du pays ainsi que des infrastructures sportives adaptées à leur état ; Mener des réflexions pour intégrer des programmes éducatifs dans la grille des émissions de la RTG au lieu de la création d’une nouvelle chaine télévisée éducative dédiée à la jeunesse ; Baisser le taux directeur de la BCRG afin de permettre aux banques de financer le secteur privé à des taux raisonnables ; Procéder au recrutement des enseignants contractuels de façon rigoureuse et transparente dans la perspective de la rentrée scolaire 2023-2024 ; Envisager la construction d’un centre de conférence internationale ; Doter les îles de Loos d’infrastructures de base ; Construire des marchés de produits agricoles et des chambres froides en nombre suffisant pour assurer l’écoulement et la conservation des produits du secteur primaire ; Prendre des mesures pour accélérer la construction des logements des préfets et gouverneurs ainsi que la rénovation des villas sily.
Mamadou Aliou Barry pour guinee114.com
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