Guinéens, ouvrons les yeux, car il est temps (Par Cheick Alioune)

Ne voyons-nous pas que le monde est en train de changer ? N’avons-nous pas constaté l’instauration progressive et rapide d’un nouvel ordre mondial ? Des phénomènes que l’on croyait appartenir à un passé lointain refont surface, à la surprise du commun des mortels.

Les conflits pullulent et prospèrent aux quatre coins de la planète. Vous me direz qu’il y en a toujours eu, certes. Mais il y a encore quelques années, leur nature était différente.
Aujourd’hui, en plus d’être pour la grande majorité armés, ces conflits opposent ouvertement, et parfois discrètement, des États.

Les leaders mondiaux ne s’encombrent plus du droit international ni des principes de souveraineté des États. Ils n’hésitent pas à exprimer ouvertement leur volonté d’annexer ou de détruire des territoires.

Le conflit entre la Russie et l’Ukraine, en plus d’un bilan matériel et humain très lourd, a failli provoquer une crise alimentaire mondiale en raison de son impact sur la production et la commercialisation du blé ukrainien.
Désormais en position de faiblesse, l’Ukraine se trouve contrainte de livrer ses précieuses ressources naturelles aux États-Unis en échange d’un soutien militaire.

De l’autre côté, après avoir déstabilisé une grande partie de la bande de Gaza et du Liban, Israël et les États-Unis semblent vouloir aller vers un déplacement forcé des habitants de l’enclave palestinienne et une occupation prolongée de leur territoire, ce qui alimente les tensions et soulève de vives oppositions dans le monde arabe. Un autre conflit est en gestation.

En Afrique, le M23, accusé par plusieurs rapports de l’ONU d’être soutenu par le Rwanda, prend de l’élan et ambitionne de contrôler la RDC. Les affrontements armés ont déjà causé un lourd bilan humain et matériel.

La France, quant à elle, fait face à une crise interne, marquée par une succession inédite de motions de censure qui font tomber les gouvernements les uns après les autres. Ils ne parviennent à s’accorder sur rien, pas même sur leur budget.

L’Angleterre, qui semble ne pas avoir atteint les objectifs ayant motivé son retrait de l’Union européenne, impose à ses voisins des taxes jugées irrationnelles, mettant ainsi en péril l’avenir de nombreuses entreprises.

La CEDEAO perd trois de ses membres : le Burkina Faso, le Mali et le Niger qui ont décidé non seulement de quitter l’organisation mais également de rompre leurs relations avec certains pays comme la France, le tout dans un contexte de conflits internes avec des groupes armés.

Les États-Unis décident de suspendre subitement plusieurs programmes d’aide publique au développement entre autres.

Face à toutes ces crises politiques, militaires et économiques, l’institution multilatérale qui devrait être le dernier rempart pour rétablir l’ordre dans le monde semble désormais inaudible. L’ONU ne parvient à rien changer dans le cours des événements.

La loi du plus fort est de retour !

Nous, Guinéens et Africains, devons prendre la mesure de la situation et agir en conséquence. Nous ne pouvons plus nous offrir le luxe de tergiverser sur des conflits internes et des divergences mineures. Nous devons conjuguer nos efforts et nous concentrer sur des actions de développement local.
Mettons en avant la formation et l’amélioration de notre production, car nous ne pouvons plus compter sur les autres.

À bon entendeur, salut !

Articles similaires