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Hadja Maimouna vice-présidente du CNT: “pourquoi je suis contre la polygamie…”

Le 08 mars est une journée spécialement dédiée à la promotion des droits de la femme. Cette année, elle est célébrée sous le thème : “L’égalité aujourd’hui, pour un avenir durable”. En Guinée, le thème retenu est: «Autonomisation des femmes en lien avec le développement durable: bilan de 2010 à nos jours». 

 
À cette occasion, notre rédaction a tendu son micro à certaines activistes des droits de la femme. C’est le cas de Hadja Maimouna Yombouno. Dans cette interview qu’elle a bien voulu nous accorder, la vice-présidente du Conseil National de la Transition (CNT) par ailleurs présidente de la fondation Solidarité féminine, nous parle du 8 mars, de son combat pour les femmes mais aussi de sa position sur la polygamie. 
 
Guinee114.com: Que représente le 08 mars pour vous?
 

Hadja Maimouna Yombouno: “Le 08 mars est une journée de bilan et de plaidoyers et d’identification de projets et perspectives. C’est bon de chanter et danser, tenir des discours, mais après, il y des questions à se poser: ce que nous avons fait, ce qui reste à faire. Pour moi, c’est tout le long du mois de mars qui est dédié aux femmes. Ce n’est pas la journée du 08 seulement. 

 
Quel rôle jouez-vous en tant que défenseurs des droits des femmes? 

Le rôle que nous avons estimé avoir joué dans la lutte, ça n’a pas été trop facile nous travaillons beaucoup dans le cadre de l’éducation de la jeune fille parce qu’il faut soigner le mal à la racine. C’est pourquoi nous nous sommes beaucoup appesanties sur la formation des femmes surtout les femmes rurales. Nous avons aussi essayer de réinventer la célébration du 08 mars. C’est dans ce cadre que nous avons lancé officiellement une formation de 150 femmes de l’administration publique le 09 mars 2015, sur l’utilisation des nouvelles technologies dans la promotion du genre. Malheureusement, on n’a pas eu de soutien.
Nous avons été confrontés à une rivalité féroce avec les femmes aux postes de décision parce que dès que tu commences à travailler, on pense que tu veux les remplacer à leurs postes. Quoique nous n’avons pas cette idée. Comme vous le savez, la société civile guinéenne était divisée. Il y avait une partie de la mouvance qui était soutenue par le pouvoir en place à l’époque, une autre partie c’était la société civile de l’opposition soutenue par les institutions et une autre fraction qui n’était ni de l’une, ni de l’autre, qui était abandonnée d’elle même. On était de ce groupe. Mais par la grâce de Dieu nous avons tenu. Ça nous a permis d’être là où nous sommes aujourd’hui.
 
À cette position nous allons essayer de voir comment faire bouger les lignes de la protection et de la promotion des femmes parce que ce sont deux fléaux qui confisquent l’avenir de beaucoup de femmes et qui affectent le parcours de beaucoup de femmes.
 
En tant que vice-présidente du CNT, que comptez-vous proposer à l’institution de législations pour promouvoir et protéger les droits des femmes ?
 
Je remercie le président de la transition pour la confiance portée en moi à ce poste très délicat mais vraiment honorable. En tant que première vice-présidente du CNT, je vais essayer avec le soutien de Dansa Kourouma, président de l’institution, pour voir comment nous pouvons réellement être là-bas et aider les autres femmes. Nous allons travailler pour aider à rehausser le taux de représentativité des femmes. Et dans le cadre de la solidarité féminine, nous allons essayer de travailler pour aider les femmes à accéder aux postes électifs surtout aux élections communales et législatives. Les femmes que j’ai trouvé au sein du CNT sont des femmes déterminées, des femmes de terrain, expérimentées et vraiment engagées. Avec cette solidarité féminine que nous allons implémenter, nous allons pouvoir poser des actes forts. 
 
Souhaiteriez-vous qu’on interdise la polygamie en Guinée ? 
 
Je ne suis pas pour la polygamie. Mais ce n’est pas toujours évident. Parce que beaucoup de nos décideurs sont des polygames. Mais nous allons essayer de voir ce qu’on pourra faire parce que c’est une question de droit qui se croise avec nos religions. 
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Entretien réalisé par Diop Ramatoulaye 
666751610

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