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Hausse des salaires des travailleurs : le gouvernement gagne encore du temps

Lors de son assemblée générale tenue mardi dernier à la Bourse du travail, le mouvement syndical guinéen s’était montré menaçant. Devant leur base, les leaders syndicaux avaient annoncé qu’ils donnaient au gouvernement jusqu’au vendredi pour faire « des propositions concrètes » par rapport à l’augmentation des salaires des fonctionnaires. Passé ce délai, disaient les syndicalistes, ils allaient se retrouver « pour prendre des mesures fortes ».

Mais cette menace n’a visiblement pas produit l’effet escompté. Car les rencontres de jeudi et vendredi se sont soldées sans une aucune nouvelle proposition. Seul changement constaté, c’est que pour la première fois depuis le début de ces négociations, deux ministres (celui de la Fonction Publique et celui du Budget) ont pris part aux travaux. Ils sont venus présenter des chiffres pour essayer de justifier la hausse de 20% des salaires proposée par le gouvernement, alors que le mouvement syndical réclame une augmentation de 90%.

Cette stratégie n’a pas permis de convaincre les syndicalistes à renoncer à leur revendication, mais elle a permis au moins au gouvernement de gagner encore du temps. Car les discussions ont été une nouvelle fois renvoyées à la semaine prochaine. Abdoulaye Barry, le président de la commission de négociations du mouvement syndical guinéen et ses collègues, espèrent que le gouvernement et le patronat viendront cette fois avec des propositions conséquentes.

« Les deux ministres qui ont pris part nous ont présenté des chiffres, mais ils ne sont pas allés en profondeur des choses. Comme ils ont demandé d’aller consulter le haut niveau, nous avons aussi compris, parce qu’ils nous ont rassurés qu’on sortira satisfaits de ces négociations. Nous allons donc reprendre la semaine prochaine, parce que le patronat nous a également dit qu’il a déjà tenu son assemblée générale le mardi passé, avec ses 25 fédérations, en attendant de réunir les autres. Comme nous sommes légalistes, nous avons accepté que des différentes parties aillent se référer pour ne pas revenir nous donner les propositions qui vont encore nous révolter.

Nous ne sommes pas rentrés dans le fond des débats, mais tout ce qu’on peut dire est que le gouvernement a compris qu’il n’a pas à nous faire des propositions qui vont irriter le mouvement syndical guinéen. Ils doivent donc rencontrer les autorités de la transition, parce qu’entre nos 90% et les 20% proposés par le gouvernement, l’écart est trop. Nous restons néanmoins à l’attente et nous comptons sur les partenaires sociaux la semaine prochaine pour nous revenir avec des propositions conséquentes. Mais le plus important aujourd’hui, c’est la confiance qui est rétablie, vu que deux ministres sont associés à ces négociations », a déclaré le syndicaliste.

Guinee114

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