Face à l’impasse des négociations avec le gouvernement et patronat, le mouvement syndical guinéen menace une nouvelle fois de passer à la vitesse supérieure. Le porte-parole des syndicalistes a annoncé ce vendredi qu’un préavis de grève pourrait être déposé très prochainement.
Cette semaine, le mouvement syndical guinéen attendait de nouvelles propositions du gouvernement et du patronat par rapport à ses revendications relatives notamment à l’augmentation des salaires des travailleurs et des pensions de retraite. Mais les rencontres qui ont eu lieu hier et aujourd’hui, vendredi 20 octobre 2023, n’ont apporté rien de nouveau dans ce sens. Et cette situation agace les syndicalistes.
Selon Abdoulaye Barry, le président de la commission de négociation du mouvement syndical, ils ont décidé de mettre fin à ces négociations la semaine prochaine, précisément le 27 octobre. Même si le gouvernement et le patronat ont promis encore de venir avec de nouvelles propositions la semaine prochaine, les syndicalistes pensent déjà à utiliser leur dernier recours pour se faire entendre.
« Aujourd’hui, nous avons discuté autour du point qui concerne les travailleurs inscrits à la Caisse nationale de sécurité sociale. Vous savez, aujourd’hui, quand ces travailleurs vont à la retraite, même si l’intéressé a un salaire de 100 millions de francs guinéens, il ne peut pas toucher plus de 2 500 000 francs après son départ à la retraite.
Pourtant, ces travailleurs cotisent à hauteur de 23% plafonnés à 5 25000 francs. Donc nous avons demandé à ce que ces travailleurs puissent avoir une pension de retraite qui s’élève à hauteur de 50% de leur dernier salaire. Mais le gouvernement ne veut pas nous comprendre. Donc on s’est accordés avec le patronat pour saisir ensemble le Conseil d’administration de la Caisse nationale de sécurité sociale pour que nous puissions trouver une solution dans ce sens.
Nous avons discuté du point qui concerne la carte grise. Le gouvernement nous a répondu qu’ils ont déjà traité ce point avec la Fédération des Transports affiliée à la CNTG. Nous leur avons fait comprendre que nous ne sommes pas d’accord avec ça et que cela ne nous engage pas. La carte grise qu’on vendait à 500 000 francs, comment on peut la vendre aujourd’hui à plus de 2 millions ? Et au même moment, ils refusent d’augmenter les salaires des travailleurs.
Donc tout cela nous fait dire que ce gouvernement-là n’a pas pitié de la population, n’a pas pitié des travailleurs guinéens. Ceci étant, nous lançons un appel à l’ensemble des travailleurs de Guinée. Parce que dès la semaine prochaine, le mouvement syndical guinéen va se retrouver à la bourse du travail pour essayer de voir comment convoquer une assemblée générale et prendre une décision. La décision sera de déposer un préavis de grève.
Puisque les travailleurs ont demandé cela depuis la dernière assemblée générale, et nous voyons que le gouvernement ne veut pas aller dans le sens que nous souhaitons, nous allons nous retrouverons avec la coordination générale dirigée par Amadou Diallo pour leur faire le compte-rendu et aller dans l’esprit du dépôt d’un préavis de grève », a annoncé Abdoulaye Barry au sortir de la rencontre de ce vendredi.
Guinee114