Hôpital national de Donka: une inauguration qui revigore la coopération entre la Guinée et les pays arabes

La Guinée dispose de plus d’une quarantaine de Représentations et de Missions diplomatiques et consulaires à travers le monde. Un bon nombre de ces pays ne pratiquent pas le français comme langue d’administration ni des affaires, car ils sont anglophones, lusophones ou arabophones, etc. Il se trouve que plusieurs de ces diplomates guinéens envoyés dans ces pays ne maîtrisent pas la langue de  (ces pays) principales langues de communication. Avec des effets néfastes sur leur efficacité.

Si aujourd’hui CHU de DONKA est rénoES.vé, le projet de construction de plusieurs infrastructures routières sont annoncées ou même en cours de réalisation avec des fonds arabes, parmi lesquelles infrastructures nous avons les échangeurs en construction ( Bambeto, Kagbelen, kilomètres 36), la réalisation de la route Labé Mali de 107 KM. D’un montant de cent cinquante-neuf millions cinq cent soixante mille euros (159 560 000), ce financement découle d’un accord-cadre signé entre la République de Guinée et la Banque Islamique de Développement le 03 avril 2022.). Il faut désormais questionner la diplomatie guinéenne sur ce qu’elle nous apporte de concret en provenance des pays arabes, mais aussi auprès des institutions financières de ces pays.

QUELLE DIPLOMATIE CULTURELLE, ÉCONOMIQUE ET CLIMATIQUE POUR NOTRE PAYS DANS CES ÉTATS REPRÉSENTANT PLUS QU’UN POTENTIEL POUR NOTRE ÉMERGENCE.

Nos diplomates sont les mieux situés pour éclairer la lanterne à cet égard. La Guinée peut plus bénéficier des fonds et des opportunités dans ces pays, si les intellectuels issus de parcours arabes étaient mis à l’œuvre, mais le constat est amère et démontre toute autre chose et celà constitue d’emblée un vrai défi à relever. Une chose est claire, la Guinée pourrait lever plus que ces fonds qui nous sont octroyés aujourd’hui. Par ailleurs, ça devrait pousser l’État à revaloriser les écoles franco-arabes pour plus d’attractivité de ces États à l’égard de notre pays, Vice-versa par le biais de nos cadres issus des universités de pays arabes.

C’est pourquoi, les pays avertis des enjeux de la diplomatie et de ses avantages se positionnent et impriment dorénavant leurs marques sur l’échiquier mondial à travers une bonne diplomatie culturelle économique et climatique. En clair, la langue porte la culture de l’autre, elle est aussi bien nécessaire pour la communication stratégique, la recherche et l’utilisation d’informations opérationnelles et les négociations pour le diplomate, quel outil infaillible représente la maîtrise d’une langue comme l’arabe de nos jours ! Pour booster et redorer le blason de la politique étrangère guinéenne dans le monde arabe, il faut renverser cette tendance et rendre les rôles des cadres arabophones primordiaux en leur donnant une place de choix dans l’arsenal diplomatique guinéen vis à vis des pays arabes. Cela doit être soutenu et priorisé par les nouvelles autorisées afin de multiplier les coopérations bilatérales / multilatérales, dans les domaines stratégiques que nous imposent les défis de notre ère qui sont d’ordre économique, scientifique, militaire et sécuritaire, culturel, climatique etc.). Les pays arabes sont désormais parmi les nouvelles puissances économiques et deviennent de plus en plus influents et incontournables dans les affaires internationales.

Par exemple, l’encours de la finance participative dit islamique a à son actif plus de 2 500 milliards de dollars. Cette finance s’annonce comme cette nouvelle alternative viable en mesure de contribuer à une meilleure mobilisation de l’épargne locale, d’améliorer l’inclusion financière et économique des populations musulmanes (celles-ci constituant 41% des populations africaines et d’attirer une nouvelle catégorie d’investisseurs dans la région).  Le total actif se chiffre à plus de 37.9 milliards USD sur notre continent, comme indiqué (Islamic Financial Services Indistry Stability Repport 2002). En Afrique de l’Ouest, la majorité des pays ont réglementé ce secteur par des projets de loi, et les demandes d’agrément se multiplient par des institutions financières islamiques (Assurance islamique & Microfinance), l’État guinéen doit prendre des mesures pour la bonne pratique et la bonne gouvernance de cette finance alternative en Guinée.

le centre hospitalier universitaire de Donka qui vient d’être inauguré et ce dont nous sommes tous fiers, a été financé par la Banque islamique du développement (BID), à hauteur de 68 millions de Dollars qui contribuera sans nul doute au bien-être de la population en matière de santé en Guinée et dans la sous-région, une leçon pour certains cadres arabophones allergiques au développement de l’enseignement de l’arabe dans ce pays, qui pourrait voir le monde à l’envers en affirmant que leurs compatriotes arabophones peuvent être utiles et capables de mobiliser des milliers de ce genre de projet ou plus au pays s’ils sont aux affaires considérés et surtout mis à contribution pour l’avenir du pays, que cela soit entendu et compris par nos cadres à présent. Force est de reconnaître que les arabes font partie des plus riches au monde aujourd’hui.

Toutefois, il est temps de permettre à ces filles et fils de parcours universitaire en langue arabe qui sont des cadres chevronnés dans de nombreux domaines au-delà de l’étude islamique, de participer activement au sein de nos représentations diplomatiques pour redorer et renforcer notre politique étrangère pour attirer les investissements publics et privés du monde arabe avec un partenariat gagnant-gagnant allant dans le sens du développement de notre patrie.

Il sied, que nous pouvons désormais profiter de nos relations historiques privilégiées avec le monde arabe afin de consolider et renforcer notre coopération sur l’axe économique.  Attirer les fonds de ces pays arabes amis pour construire notre pays et ça dans tous les domaines possibles.

En somme, j’ose croire que la nouvelle politique de la finance islamique pourrait aider le gouvernement et doter notre patrie d’autres infrastructures modernes et idoines si toutefois elle est valorisée par tous les acteurs de notre nation. Au regard de ces avantages que les pays arabes peuvent apporter à la Guinée par le biais de l’industrie financière islamique, elle constitue un atout pour la construction des infrastructures publiques, elle a une ingénierie appropriée pour valoriser et valoriser nos infrastructures en construisant ou en reconstruisant nos routes, nos ports, nos aéroports, nos hôpitaux, nos universités et surtout la promotion de notre secteur industriel de transformation constante et continue.

Les cadres arabophones guinéens diplômés des meilleures universités arabes dans tous les domaines ne sont-ils pas une chance pour contribuer au projet de développement de notre pays comme Pr Koutoubou SANOH a fait preuve ?

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MANSARE Ibrahim

 Consultant   Finance Islamique

Porte-parole de l’Union des écoles franco-arabes de Guinée

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