Pour la deuxième fois depuis sa sortie de prison, le coordinateur des opérations du FNDC (Front national pour la défense de la constitution) a été empêché de sortir de la Guinée. Alors qu’il voulait se rendre en France, Ibrahima Diallo a été bloqué ce lundi 24 juillet 2023 à l’aéroport international Ahmed Sékou Touré de Conakry, où il lui a été notifié qu’il est toujours interdit de sortir du territoire guinéen.
L’activiste de la société civile est revenu sur cette situation dans l’émission Mirador de FIM FM, ce mardi. Ce responsable du FNDC a fait savoir qu’avant de se rendre à l’aéroport, il avait déjà mené des démarches auprès des autorités judiciaires, qui l’avaient rassuré qu’il pouvait désormais voyager puisqu’il a été relaxé par la justice. Malheureusement, une fois sur les lieux, il a trouvé que la décision lui interdisant de sortir de la Guinée n’a toujours pas été levée.
« Je rappelle que je n’avais pas reçu de document, me notifiant que je suis interdit de sortir du territoire jusqu’au jeudi dernier, où on avait un procès avec l’ex commissaire spécial de l’aéroport international de Conakry. Il est venu avec un courrier disant que je suis interdit de sortir du territoire national. Donc, j’étais surpris de voir ce courrier parce qu’à l’aéroport, je ne l’avais pas reçu. Quand il a fait mention de cette décision, mon avocat m’a donné une copie. C’est là où j’ai contacté le procureur de Dixinn qui avait signé le document pour aller vérifier la véracité de ce document et de quel type document il s’agit.
Le procureur m’a donné rendez-vous vendredi dernier, je suis allé le rencontrer. Il m’a fait comprendre que ce n’est pas une décision de justice, c’est un document administratif qui a été pris sur la base d’une instruction qu’il a reçue du procureur général en prélude à notre arrestation en 2022. Donc, c’est pourquoi le document date du 29 juillet 2022. Il a dit alors de rencontrer le procureur général, parce que c’est un document administratif, ce n’est pas une décision de justice. J’ai informé mes avocats, on a rencontré le procureur général le même jour. Il nous a dit également qu’il avait réglé le problème.
On a été jugés et relaxés, donc il n’y a pas de problème. Il a dit qu’il allait prendre la responsabilité de signer un autre document pour rappeler le premier document qui a été envoyé, m’interdisant de sortir du territoire. Donc, ils nous ont donné rendez-vous lundi, et Algassimou (le procureur de la République près le tribunal de première instance de Dixinn) était à la Cour d’appel, tout comme le procureur général. Le procureur général a dit à Algassimou de signer le document, Algassimou a dit non, les dossiers ne sont plus à mon niveau, c’est à ton niveau. Donc, c’est toi qui m’a donné des instructions, c’est à toi de signer le document.
Il a dit dans tous les cas, je vais envoyer le document auprès de l’avocat général et lui confier ce dossier, il va faire un projet de courrier pour que je signe. Mon avocat est allé faire le courrier avec l’avocat général, Bora. Le procureur lui-même a revu, ils l’ont corrigé et il a l’a déposé pour signature. On m’a dit il n’y a plus de problème, tu peux y aller. C’est ainsi que je suis venu à la maison, préparer ma valise pour aller à l’aéroport. Mon avocat, lui, a attendu au bureau du procureur. Le procureur général a dit qu’il va pour rencontrer le ministre de la justice (…).
Quand il est revenu, il n’a pas voulu donner une réponse à l’avocat, il a pris son véhicule, il est parti. J’étais avec le commissaire à l’aéroport qui a tout fait pour le joindre, il ne l’a pas eu. Et en fin de compte, j’ai reçu un appel du ministre de l’Administration du territoire qui m’a fait savoir que selon ses informations, jusqu’à présent, il est mentionné que je suis interdit de sortir du territoire et qu’il faut que la justice fasse son travail pour que ce document soit relevé. C’est ainsi que j’ai fait en sorte de repousser mon billet pour le 29 en attendant de voir si les choses peuvent évoluer », a expliqué Ibrahima Diallo.
Pour l’activiste, les raisons de son interdiction de quitter le pays sont purement politiques et non judiciaires.
Mamadou Macka Diallo
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