En tenant compte du partage des pouvoirs en République de Guinée, la justice constitue le troisième pouvoir. Elle est souvent pointée du doigt par certains activistes de défense des droits de l’homme nationaux et internationaux et remise en cause par une frange importante de la classe politique guinéenne dans les affaires notamment la condamnation des acteurs socio-politiques.
Le leader de l’union démocratique pour la renaissance de la Guinée (UDRG), Amadou Oury Bah, qu’on a joint au téléphone, estime que « la justice n’est pas suffisamment indépendante pour faire les choses… »
« Je pense que la justice n’est pas libre, n’est pas suffisamment indépendante pour faire les choses en conformité avec les fondements du droit et de la légalité dans un Etat de droit. Moi-même j’en ai été victime. En ce qui concerne, la tentative d’assassinat dont j’ai été victime et qui a coûté la vie à votre collègue Mohamed Koula Diallo. Jusqu’à présent le dossier est au niveau de la cour d’appel de Conakry pour des raisons qu’on n’explique pas. Ce dossier est resté pendant comme s’il y a une collision d’intérêts qui ne veut pas que ça soit jugé correctement. Cela veut dire que la justice ne fonctionne pas. Il y a des personnes qui ont des positions du pouvoir et ils utilisent leur pouvoir pour empêcher que la justice se fasse correctement au détriment des fondamentaux du droit. Tout cela ne concourt pas à rendre notre pays sécure et à rendre justice à tous les justiciables », explique Bah Oury.
Le Premier ministre, Docteur Ibrahima Kassory Fofana, depuis quelques jours a récemment accusé l’opposition « d’empêcher la manifestation de la vérité » sur les cas de morts dans les manifestations politiques. L’opposant dénonce cette attitude et fait des propositions. « On ne doit pas s’arrêter à des simples déclarations en ce qui concerne cette déclaration du Premier ministre. Tout doit être mis en œuvre pour qu’il n’y ait pas obstruction à la manifestation de la vérité dans toutes les affaires judiciaires. Qu’elles soient de caractère politique ou qu’elles soient de caractère criminel ou qu’elles soient purement des détournements des deniers publics. Si on veut que les choses fonctionnent correctement, alors la justice doit fonctionner indépendamment des positions privilégiées de qui que ce soit. Mais si par contre il y a des deals pour étouffer la vérité, il va de choix que la responsabilité de ceux qui sont chargés de veiller à ce qu’il en soit ainsi, qu’ils sont beaucoup plus à mettre en exergue », a-t-il souligné.
Mamadou Macka Diallo
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